Premiers regards sur le Cap Vert…
Première
escale au Cap Vert… Premiers regards…
Petit port de Palmeira, vu du bateau et quelques autres photos de notre environnement au mouillage... |
Malgré les bons conseils et
tuyaux d’Alain et Sonia (S/Y Shere Khan) pour l’accomplissement des formalités
d’entrée, nos premiers pas sur la terre cap-verdienne ont été déroutants… Après
le Maroc que nous avons quitté depuis peu de temps finalement puis les Canaries
qui ont été pour nous comme une sorte de « sas » occidental, nous nous
retrouvons propulsés une nouvelle fois dans une autre atmosphère, comme arrivés
sur une autre planète… Sensation à la fois très agréable pour celui qui aime le
changement mais aussi déconcertante puisqu’il faut réajuster tous nos repères,
tenir compte des recommandations qui nous été faites, notamment sur les
problèmes de sécurité, tout en essayant de rester ouvert … car nous venons
découvrir le Cap-Vert mais surtout rencontrer les cap-verdiens…
Après avoir mis l’annexe à l’eau,
nous voici donc partis tous les trois en milieu de matinée faire les formalités
d’entrée, direction le petit quai du port de pêche situé au fond de la baie…
Effervescence sur le quai, à l'arrivée d'un bateau rempli de poisson ! |
Petit quai où
nous nous retrouvons devant une flopée d’annexes et un mur à escalader pour
arriver à poser un pied à terre… Je panique deux secondes, surtout que si je
fais une mauvaise manœuvre d’approche ou d’ « accroche » pour tout
dire, mon capitaine va rouspéter… une main se présente, je l’attrape… OUF !
Je suis sauvée…
Par Joseph… un black aux yeux de
sorcier, d’une gentillesse extraordinaire, qui nous rendra une multitude de
services contre quelques escudos : il nous remplira des bidons d’eau à la
fontaine du village (seul point de ravitaillement en eau pour les gens du
village) pour faire le plein des réservoirs, il nous trouvera du poisson et
nous rencardera (s’écrit aussi avec un a
– rancardera) sur diverses petites
choses utiles au quotidien… Il est là sur le quai des pêcheurs et vit, comme
quelques autres, de tous ces petits services rendus aux plaisanciers de plus en
plus nombreux dans la baie… J’ai d’ailleurs compté une bonne trentaine de
voiliers au mouillage et cela va et vient… Vous vous imaginez donc bien que de
nos jours, notre périple n’a plus rien d’exceptionnel…
L’annexe bien amarrée et
accompagnés de Joseph, nous allons jeter nos poubelles… Joseph nous demande si
on sait où est le bâtiment de la Police Maritime… on fait les malins et on
répond que « bien sûr, on sait… », tout le monde nous l’a expliqué…
sauf qu’en cherchant bien dans les pâtés de maisons alentours, on ne trouve pas
tout de suite… il fait une chaleur pesante, j’ai l’impression que c’est immense
ici, nous tournons, virons avec un petit Titouan, titubant et qui réapprend tout
doucement à marcher sur la terre ferme…
Palmeira
Patrick et Joseph |
Nous sommes nombreux au mouillage ! |
Palmeira
Une des petites épiceries de Palmeira |
Les formalités se déroulent donc en
deux temps : enregistrement du bateau auprès de la Police Maritime située
à Palmeira même, qui gardera notre acte de francisation tout le temps que nous
resterons sur l’île… ça, c’est fait !
Reste à aller présenter nos
petites personnes devant la Police de l’émigration à l’aéroport international
et donc à trouver un taxi ou un « aluguer » acceptant de nous y mener
pour un tarif raisonnable (5 euros maxi, nous a-t-on dit !)… un
« aluguer », c’est une voiture privée, un 4x4 ou un minibus la
plupart du temps, « à louer » nettement moins cher que les taxis
officiels… Nous trouvons un magnifique pick-up rouge tuning qui nous mènera à
l’aéroport pour 3 euros… Car les euros sont acceptés sans problème et rendus
couramment comme monnaie malgré paiement en escudos (1 euro = 110 escudos à peu
près… mais tout le monde divise en fait les prix donnés en escudos, par 100
pour avoir une idée des prix en euros).
Nous découvrons ainsi l’île de
Sal, plate, lunaire, plus désertique que volcanique … petit caillou de lune posé
au milieu de l’océan…
L’aéroport de Sal est un des
trois aéroports internationaux de l’archipel cap-verdien (pendant bien
longtemps, il a été le seul ; il est maintenant concurrencé par celui de
Praia sur l’île de Santiago et celui de Rabil sur l’île de Boa Vista). La
Police des frontières qui y est bien entendu présente, enregistrera notre
entrée sur le territoire et tamponnera nos passeports… Un conseil : y
aller avec une copie de l’acte de francisation ou avec un papier officiel, du
type attestation d’assurance ou licence ANFR, qui attestera du nom du bateau et
de son numéro d’immatriculation… cela facilite les choses ! J’avais même
pris des photos d’identité pour l’établissement de nos visas… Manifestement,
les plaisanciers en transit en sont dispensés… Nous verrons bien !
Nous profitons d’être à
l’aéroport pour récupérer nos mails avec mon Ipad, mangeons un petit bout,
retirons des escudos et repartons vers Palmeira en taxi officiel, cette
fois-ci…
Nous passerons notre deuxième
soirée au mouillage sur Shere Khan car Alain et Sonia nous ont invité à manger
de la langouste ! Elle est pas belle, la vie !!! HUM ! Trop,
trop BOONNN !!
Nous y rencontrons Alain (le
deuxième) du voilier Aljuba, jeune retraité de la gendarmerie parti découvrir
le monde en solitaire, et Renaud du voilier Kezako, marseillais et pêcheur fou
navigant aussi en solitaire avec son chien Kaos… La conversation va bon train
sur toutes les bonnes combines : où acheter une clé 3G , laquelle acheter
(CVMovel plutôt que T+), quelle recharge prendre pour xx megabit (MB), où trouver
du Grog (le rhum local) pas cher, où aller manger, quoi manger, etc, etc… ça y
est, on est arrivé !!
Le lendemain matin, nous irons à
Espargos, accompagné de Renaud, qui nous guidera pour acheter notre clé 3G…
Petite place au centre de la ville d'Espargos |
Nous découvrons quelques supermarchés, mieux approvisionnés que ceux de
Palmeira et nous l’accompagnerons dans la banlieue d’Espargos en taxi pour
aller récupérer l’alternateur de son moteur et le mécanicien qui vient avec
nous pour le réinstaller !! Plongeon immédiat en pur territoire africain…
on ne peut pas parler de bidonville comme nous avons pu en voir de loin au
Maroc mais l’habitat reste quand même sommaire, inachevé la plupart du temps !!
Les maisons sont peintes de toutes les couleurs même si le gris du béton des
maisons en cours de construction (ou inachevées pour toujours) prédomine quand
même. Les chiens sont partout, allongés à même le sol pour plus de fraîcheur…
Il y a des chiens partout au Cap-Vert, tous inoffensifs et qui ne réclament
pas… Pas tout à fait maltraités mais sachant que c’est bien l’h(H)omme le
maître !
Comme on est bien décidé à
ralentir le rythme, les journées vont se suivre tranquillement… nous prenons le
temps… nous ne savons plus quand on va partir !!! Nous passons du temps
avec nos nouveaux copains… nous mangeons les brochettes sur la place du
village, le samedi soir, parmi les cap-verdiens réunis pour faire la fête…
Le lundi suivant, en fin
d’après-midi, nous accueillons avec grand plaisir Ben et Corinne du voilier
Bozou, qui arrivent des Canaries… on a tellement de choses à se
raconter !!
Ben et Corinne décident également de ralentir le rythme et de repousser
d’une année leur arrivée en Polynésie… Marre de courir sans profiter des
escales… ils resteraient donc, comme nous, une saison aux Antilles, pour en
profiter mais aussi pour y travailler…
Nous les accompagnerons le lendemain à la Police Maritime ainsi qu’à l’aéroport pour les formalités, ainsi que l’équipage de La Viale, les copains d’Alain et Sonia, qui arrivent aussi… on affrète un Aluguer pour nous tous et nous partons, presqu’en chantant !!! Qu’est-ce qu’elle est la belle, la vie ! Et mon Titouan qui respire de bonheur avec tous les copains et tout simplement parce qu’il prend le bus !!! Pourvu que ça dure !!
Toutes les formalités des uns et
des autres achevées, les taxis nous prenant pour des touristes (ce que nous
sommes, certes ! mais il ne faut pas abuser !), nous décidons de
rejoindre Espargos, depuis l’aéroport, à pied… Bozou vient d'arriver ! |
Nous les accompagnerons le lendemain à la Police Maritime ainsi qu’à l’aéroport pour les formalités, ainsi que l’équipage de La Viale, les copains d’Alain et Sonia, qui arrivent aussi… on affrète un Aluguer pour nous tous et nous partons, presqu’en chantant !!! Qu’est-ce qu’elle est la belle, la vie ! Et mon Titouan qui respire de bonheur avec tous les copains et tout simplement parce qu’il prend le bus !!! Pourvu que ça dure !!
Devant le bureau de la Police Maritime de Palmeira |
Les copines : Corinne, Muriel et Sonia |
Le plat typique servi dans la plus part des restaurants est composé de poulet ou de poisson cuisiné plutôt que de grillé, accompagné de riz mélangé quelques fois avec des haricots en grain, d’oignons, de carottes et de pommes de terre… Leur cuisine est simple, très bonne, peu épicée. Nous goûtons et apprécions également le vinho verde, vin blanc, pétillant ou non, venant du Portugal… Nous achèterons souvent du Sévares, plutôt bon marché, mais aussi du Gatao, du Gazella… On trouve aussi au Cap Vert du vin rouge et du rosé, importé également du Portugal, tout à fait corrects.
Quelques courses, notamment
l’achat de nouvelles sandales pour Titouan : Meeuusssieur chausse maintenant
du 28 (au Maroc, on lui en avait achetées, taille 26 !!)… A moins que cela soit une taille cap-verdienne ! Il faut qu’on
pense à changer de bateau… il ne rentrera bientôt plus dedans !!
Je trouve également du lard et
des saucisses sous vide, des yaourts, le tout se conservant à température
ambiante !! Les fruits et légumes (et même les bananes) sont chers au Cap
Vert, en tout cas pour nous qui avons le teint pâle… D’ailleurs, tout est
plutôt assez cher au Cap-Vert, même si le salaire mensuel moyen est, paraît-il,
de 2.000 escudos (moins de 200 euros, c’est-à-dire comme au Maroc où le coût de
la vie y est quand même nettement moins cher !).
Nous pensons à partir de Sal
quand Shere Khan décide de partir pour Boa Vista avec leurs copains de La
Viale… On se dit aussi qu’un petit tour à Boa Vista pourrait être sympa,
surtout pour manger de la langouste… Mais Alain d’Aljuba vient de revoir des
copains qui en reviennent… L’île est aux mains des sénégalais qui te
sollicitent à tous les coins de rue, elle est remplie d’européens (ceci
expliquant cela !) et le mouillage est rouleur et peut-être piégeur en cas
de grosse houle !
Nous resterons donc encore un peu,
même si nous avons déjà récupéré auprès de la Police Maritime l’acte de
francisation de Gwen Brug moyennant paiement de 700 escudos pour services rendus !
Lesquels ? Peut-être la surveillance de notre voilier… Nous ne rechignons
pas !
Nous irons visiter les salines
(Salinas) situées dans le cratère d’un volcan à proximité du petit port de
Pedra de Lume…
L’île de Sal tient en fait son nom de ses salines : ‘sal’… Accompagnés d’Alain d’Aljuba et de
Ben & Corinne… Endroit magnifique, maintenu en tant que tel, pour attirer
le touriste, même si ces salines produisent encore… un petit peu !
Salinas Relax, pour vous relaxer... Vous pouvez également prendre un bain de boue puis vous rincer dans l'eau salée... |
Ca nous a quand même bien fait rire, le relax !!! |
Titouan dans l'eau des salines ! Mon athlète ! |
Mes athlètes ! |
Rinçage, obligé ! La culotte tenait debout, toute seule, avec le sel !!! |
C'est fou, cette passion pour les tracteurs !! |
Il les a tous essayés !! |
Zénon (Pascal, Valérie et leur
fille Luna) est déjà parti pour Sao Nicolau, Halley (Jean-Luc, Isabelle et
Taïna) devrait partir en même temps que nous … Ils réalisent heureusement
qu’ils ont oublié de récupérer les papiers de leur bateau à la Police Maritime …
Nous ne serons pas allés à Santa
Maria, place touristique notoirement connue pour le windsurf, la plongée, etc,
etc… sans regret !
Nous partons le vendredi 30
novembre vers 18 heures, direction Porto do Tarrafal sur l’île de Sao Nicolau…
Ciao ! Comme ils disent ici ! |
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