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mercredi 9 janvier 2013

Santo Antao - Cap Vert

On nous en avait dit le plus grand bien… Toutefois, il n’y a qu’un seul mouillage sous le vent de l’île, peu sûr pour la tenue, et l’on ne peut y débarquer à terre que par très beau temps… La plupart des plaisanciers s’y rendent donc en ferry depuis Mindelo. Certains nous recommandaient même d’y trouver un hébergement, en pension ou chez l’habitant, et d’y rester quelques jours…  Nous n’avons malheureusement pas trouver de lieu pour y passer la nuit à moindre frais ou alors le gîte était déjà réservé jusqu’en début d’année… Nous avons donc fait le choix de nous y rendre à la journée…

 
Journée du dimanche 23 décembre 2012

Nous nous sommes levés à l’aube, c’est-à-dire à 6 heures, quand le soleil commence à peine à pointer son nez sur Sao Vicente… Tout doucement, sans bruit, pour ne pas réveiller Titouan, nous avons pris un rapide petit déjeuner, fait une toilette express et fini de remplir les sacs, dont celui du pique-nique, préparés la veille…

Au bruit de ma voix et après avoir compris que nous allions partir pour la promenade, Titouan s’est levé d’un bond, posant déjà milles questions… Après le biberon, le pot et la phase d’habillage toujours laborieuse, nous avons fermé les sacs puis le bateau et démarré l’annexe direction le Club nautique des pêcheurs de Mindelo, qui fait office de parking pour annexe, moyennant « gratifiçation – tips », et qui jouxte la gare maritime de Porto Grande (ancienne appellation de Mindelo).

Dominique et Marie du voilier Biwi, ainsi que Jean-Paul et Aline du voilier Alexander, sont déjà arrivés au Club nautique et nous attendent pour rejoindre les bureaux d’Armas, une des compagnie maritime ralliant deux fois par jour Sao Vicente à Santo Antao.

Il fait beau aujourd’hui et il semble qu’il y aura peu de vent… nous pouvons donc partir l’esprit tranquille et laisser seul au mouillage Gwen Brug pour la journée… Quand bien même y aurait-il eu du vent que nous serions quand même partis, confiant que nous étions dans la tenue de notre mouillage.

Il y a beaucoup de monde aux guichets d’Armas, malgré l’heure matinale. Dominique a réussi à récupérer les billets aller-retour de toute notre petite troupe, étant précisé que nous autres, non résidants, devons déclarer nos noms et prénoms qui seront mentionnés sur nos billets.
 
 

Nous finissons par rejoindre le ferry et par trouver place à l’extérieur, sur des chaises en plastiques… En route pour de nouvelles aventures !! Titouan fait le tour du bateau avec son père puis finit par venir se blottir dans mes bras sous un paréo car au beau milieu du chenal séparant les deux îles, le vent souffle frais et nous avons oublié de prendre nos polaires ! Parents indignes !


Avec les copains, dans le ferry
 
Le ferry mettra une petite heure pour rejoindre Porto Novo sur l’île de Santo Antao. A peine arrivés, Dominique se met à la recherche d’un Aluguer et rencontre John, un jeune francophone, qui nous proposera de nous accompagner et nous guider dans son mini bus toute la journée sur la base de l’itinéraire que nous avions programmé.
 


John et Patrick
De Porto Novo, nous empruntons la route principale, faite de pavés et très bien entretenue (elle a été achevée en 1960 et sa réalisation a duré 13 années) qui rejoint Lombo de Figueira et qui permet d’avoir un point de vue sur le cratère de Cova de Paùl.

 
La partie sud de l’île de Santo Antao est très aride. Les paysages sont désertiques et volcaniques, comme nous en avons très souvent vus sur les quelques îles cap-verdiennes que nous avons visitées… mais cela jusqu’à Lombo de Figueira… car très rapidement, nous passons dans un autre décor, verdoyant à souhait, rafraichissant ! La petite Savoie du Cap Vert, selon Dominique…

 
 
 
Arbustes de la famille des acacias, avec des petites fleurs jaunes… Nous découvrons aussi des fleurs aux odeurs étonnantes, le ou la lantana très musquée, la cravodane citronnée et utilisée en infusion contre la toux… je découvre enfin l’aloé vera, dont j’attends beaucoup parlé et que je ne connaissais vraiment pas… petite plante grasse en forme de cactus dont le suc est utilisée pour hydrater et adoucir la peau…

Le cratère de Covas de Paùl est immense, vert et cultivé… Nous planifions d’y revenir une prochaine fois pour aller nous y balader avec Titouan, le sentier de randonnée étant plat ou en descente…

Cratère de Covas de Paùl


Sur la route de Corda et Delgadim

Nous continuons sur la route principale en direction de Corda puis Delgadim où nous nous arrêtons pour savourer la vue sur les escarpements surplombant les deux vallées situées en contrebas, murailles parsemées d’agaves… C’est magique ! A chaque arrêt, des enfants affluent et viennent voir Titouan qui, d’emblée, leur parle ou plutôt leur explique tout un tas de truc, dans son langage bien à lui… Tout le monde rigole et lui aussi… Il se laisse porter par les plus grands…

 

Nous finissons par arriver à Ribeira Grande en fin de matinée, les yeux et la tête emplis de magnifiques paysages ! Et ce n’est pas fini…

 

Ribeira Grande est la ville principale de Santo Antao… Nous ne faisons que l’entrevoir dans notre Aluguer qui prend immédiatement le chemin de Ponta do Sol en longeant la côte… Nous retrouvons avec plaisir l’Océan et découvrons une côte déchiquetée où la houle vient déferler.

Ponta do Sol. Nous abandonnons nos quatre amis qui partent randonner… John nous déposera près du petit quai des pêcheurs de ce petit bourg qui semble être principalement une station balnéaire… B&B, Residential, Casa, etc… Bref ! Toute sorte d’hébergement pour touriste, mais tout est quasi fermé compte tenu des fêtes !! La ville est calme par ailleurs… Les cap-verdiens se reposent le dimanche.

 

Nous pique-niquons tous les trois devant le petit chantier de réparation des bateaux de pêche, à l’ombre d’un arbre et sommes bientôt rejoints par une petite fille de 3 ans et demi et sa grand-mère, puis par une seconde petite fille un peu plus âgée… Titouan va très rapidement vers elles et leur propose d’emblée gâteaux et chocolat, les fait boire à la paille de son jus d’orange, leur tend la main, les attire vers nous et continue ses explications… « bato » « maman » « papa » …

 
Nous ne voyons pas l’heure passée et il est bientôt temps d’aller retrouver John qui nous attend pour partir chercher nos quatre randonneurs à Fontainhas.


Sur la route en quittant Ponta do Sol : porcherie...
Comme il est interdit d'élever un cochon chez soi, les habitants achètent leurs cochons et
les font garder dans cette porcherie... Chaque habitant vient nourrir son porc... 
 Nous empruntons une route très étroite, à flanc de montagne… Il ne faut pas avoir le vertige et je me demande quelquefois si cela va passer !!! Nous croisons une petite mamie, en beaux habits du dimanche, avec un sac de haricots sur la tête ! John lui propose de l’emmener au village : elle refuse tout net car la voiture lui fait tourner la tête !

 

L’arrivée sur Fontainhas nous laisse sans voix tellement le paysage et ce village pendu à la montagne, sont magnifiques.


Fontainhas ("Petite fontaine")
Nous retrouvons nos marcheurs dans les petites rues du village et remontons assez rapidement dans l’Aluguer vers 14h30 car il nous reste encore du chemin à faire et nous devons être impérativement au ferry dans deux heures… Nous entreprenons la redescente vers Ponta do Sol, bien cramponnés dans l’Aluguer car les virages à angle droit, l’étroitesse de la route et le précipice nous font monter le palpitant !!!

Nous retournons à Ponta do Sol pour que nos randonneurs puissent découvrir la petite ville, son quai des pêcheurs et la fameuse statue du plongeur perchée sur un rocher : Ponta do Sol est un spot de plongée. Toutefois, le club de plongée qui était tenu par un espagnol est maintenant fermé et personne n’a repris l’activité.

Nous reprenons la route vers Ribeira Grande puis bifurquons vers la Ribeira de Torre jusqu’à Xôxô, encore une fois plongés dans un paysage grandiose… Cabo Verde… Cap Vert, petit écrin verdoyant au milieu de l’Océan… Bananiers, arbres à pains, canne à sucre, ignames, baobabs, papyrus, etc, etc… Tout semble gigantesque. La route longe le lit d’un torrent asséché d’où les cap-verdiens extraient du sable noir, nous croisons des maisons où le linge sèche par terre… Nous passerons près du lieu où le 15 décembre dernier eut lieu le grand concert organisé à la mémoire de Césaria Evora, décédée un an auparavant (le 17 décembre 2011, très exactement ; laquelle avait planifié un peu avant sa mort de venir chanter à Santo Antao, qui était l’île de sa mère et où elle n’avait jamais chanté de toute sa vie ! Ce concert a duré jusqu’à 9 heures du matin, le lendemain).

Nous repartons dare-dare vers Ribeira Grande, embarquons deux voyageurs qui ont loupé le bus pour le ferry et empruntons la route, pavée puis goudronnée depuis 2009 grâce aux aides de la communauté européenne (c’est le Luxembourg qui parraine Santo Antao – chaque île est parrainé par un pays européen) et qui longe la côte vers Porto Novo… Sinagoga (petite ville où vivaient des juifs et dont la synagogue – d’où le nom - a été transformée ultérieurement en léproserie), Vila des Pombas, Pontinhas da Janela… puis les paysages désertiques de la côte sud de l’île…

Nous arriverons très exactement à 16h30 pour reprendre notre ferry vers Sao Antao. Quelle journée !

 

Journée du vendredi 28 décembre

Nous reprenons le ferry à la même heure que dimanche dernier… Notre pique-nique et nos affaires étaient préparés de la veille. Titouan s’est réveillé illico presto et nous sommes partis à toute vitesse pour rattraper les autres… car le rendez-vous était à 7h00, un peu plus tôt que la dernière fois car nous sommes nombreux aujourd’hui… 16 au départ ! Les équipages de Biwi, Soul Nomad, Don Quichotte, Caval’où et Gwen Brug !

Titouan retrouve sur le ponton du Club nautique des pêcheurs, avec grand plaisir, ses copains, Pierre et Julie, 11 et 14 ans, les petits matelots de Soul Nomad, qui le pouponnent toute la journée…

Le vent souffle fort… la mer est levée dans le chenal entre les deux îles… nous n’avons pas oubliés nos polaires, cette fois-ci ! Le ferry nous secoue un peu… Ollé ! Cela ne nous empêche pas de prendre un café et les enfants jouent avec les secousses du bateau, dues aux vagues et au vent.

A notre arrivée à Porto Novo sur Santo Antao, notre groupe se scinde en deux car certains restent passer la nuit sur l’île. Nous sommes une petite dizaine à visiter l’île pour la journée. Dominique et Patrick partent trouver un Aluguer pour la journée… C’est fait fissa pour un tarif très raisonnable.

Nous reprenons la même route que dimanche dernier et l’Aluguer nous dépose, un peu avant 11 heures, à proximité du cratère de Cova de Paùl pour une petite randonnée d’un niveau facile, toute en descente en principe, pour que Titouan puisse nous suivre… Manolo, le chauffeur, nous attendra vers 13 heures dans le petit village de Chà de Manuel dos Santos.
 
Sur la route... des "drôles"
Tout le monde remet polaire et coupe-vent et enfile chaussettes et baskets (sauf nous, bien entendu, partis en Birk comme d’habitude !) car nous démarrons la balade dans les nuages…

Geoffroy, notre Belge... Une fois !
 
Impression de se promener dans les Alpes… on oublierait presque être au Cap-Vert ! Cette île est incroyable ! Nous descendons tranquillement et profitons finalement de la fraîcheur. J’ai le bout du nez tout rouge !!

De gauche à droite :
Julie, Patricia, Marie, Dominique, Geoffroy, Pascal, Valérie
Sonia, Titouan, Pierre et Fabrice
Titouan suit allègrement la troupe, nous croisons des petites biquettes, nous apercevons des vaches au fond du cratère… Les mêmes que chez moi… des Champenoises, tachetées blanc et noir, un peu moins grassouillettes, certes ! Nous sentons les fleurs, essayons d’attraper les nuages… Nous irons même jusqu’à caresser des ânes… C’est le paradis pour notre petit loup et pour nous aussi !!



Mais n’oublions pas les gens qui vivent ici, élèvent vaches et biquettes et cultivent ce large cratère au fond plat mais aussi les escarpements alentours aménagés en « restanques » (nom utilisé dans le sud de la France pour désigner des cultures en étage – je ne sais pas si j’orthographie correctement car ne le trouve pas dans le dictionnaire)… Finalement, ces restanques ne sont rien à côté de celles qui nous attendent un peu plus tard…

Moins d’une heure après le départ et avant de passer dans l’autre vallée plus exposée au vent, nous décidons de pique-niquer et trouvons une bâtisse en pierre, très bien construite, qui fait office de fontaine… Nous nous installons sur son toit plat et admirons le paysage… Avec chips, jambon, bananes, chocolat… Le menu idéal pour Titouan qui boulote comme s’il avait faim !!!

Un père de famille vient se ravitailler en eau, avec ânes et bidons, pendant que nous déjeunons… Nous partageons des gâteaux avec ses enfants qui l’accompagnent. Les ânes n’apprécieront pas les carottes de Soul Nomad !

Nous repartons et attaquons une petite montée pour rejoindre le versant qui nous descendra vers la vallée de Paùl.
 
 
 
Titouan grimpe comme un chef, motivé par Pierre et Julie quand nous arrivons enfin au sommet, dans les nuages… Nous devons être à 1300 – 1400 mètres d’altitude. Nous découvrons alors, au travers de ce brouillard, un paysage hallucinant, nous transportant encore une fois dans un autre monde. Nous sommes à pic et il va nous falloir descendre ce petit sentier pavé, bâti à flanc de montagne et nous offrant une vue splendide sur cette vallée tellement verdoyante !!! Ce paysage fait penser à certains aux Marquises, à d’autres à la Réunion… Faute de connaître ces îles, moi, je me serais bien vue au fin fond de l’Amérique du Sud, en 1500 et des poussières, comme on peut le voir dans les films de missionnaires catholiques partis « civiliser » les indiens d’Amazonie… Il ne manquait que la cascade dégringolant sur des centaines de mètres… J’ai quand même le droit de rêver !!! Encore que la cascade pourrait bien exister à la saison des pluies…

Bref, je ne sais plus comment vous dire que c’est vraiment très beau !


Vallée de Paùl
La descente a été très longue… Lacets après lacets, nous avons refait le monde ! Sur la fin, il a quand même fallu porter Titouan…  Nous avons vraiment regretté de ne pas avoir pris nos chaussures de randonnée… Un peu plus en bas, nous avons marché au milieu des bananiers, cannes à sucre et autres restanques cultivées et apercevons quelques petites cabanes au toit végétal (mélange de bananiers, cannes à sucre et cocotiers, selon Manolo) … Les habitants nous ont proposé d’acheter du café, des petites pommes … Un petit canal de quelques centimètres de larges et de 20 km de long amène l’eau de la montagne vers la vallée et irriguent au passage toutes les plantations à flanc de la montagne.

 



Nous arriverons avec plus d’une heure de retard au lieu de rendez-vous avec Manolo. Je suis épuisée, Titouan aussi ! Mais nous sommes HEUREUX !

Tous remontés dans l’Aluguer, nous filons vers Vilas das Pombas pour aller visiter une rhumerie… Titouan s’endort presque immédiatement ! Manolo est très fier de faire le guide, il est né et est ici chez lui. Il nous montrera le fameux dragonnier (arbre tropical) bicentenaire de la vallée, qui est représenté sur le billet de 1000 escudos… Il nous explique que les gens des villages cultivent dans le lit des torrents jusqu’aux prochaines crues et ainsi de suite ! Que le sable noir sur les plages est également trié et passé pour être vendu pour la construction des habitations, etc, etc…

Après être allé faire un petit tour express à la rhumerie avec le groupe, je reviens et reste avec Titouan endormi, dans le minibus… Je reprends des forces en mangeant et buvant un peu car cette randonnée m’a littéralement épuisée… Patrick nous ramènera du bon rhum (réputé notamment sur cette île du Cap Vert) et un ti’punch caïpirinha maracuja…
 
 
 
Rhumerie de Vilas das Pombas ...
 avec poules, canards, vaches, biquettes ...
Le rhum est bien un produit agricole !
 

Le groupe remonte dans l’Aluger et nous reprenons la route déjà empruntée la dernière fois pour revenir à Porto Novo, par Pontinhas da Janela (Janela signifiant fenêtre en portugais, et Pontinhas da Janela parce que dans deux ou trois falaises en bordure de mer, se trouvent des « yeux », c’est-à-dire des trous creusés par la mer permettant de voir ou de passer de l’autre côté) et en nous arrêtant devant le phare de Boi, à l’est de l’île (Faro Fontes Perreira de Melo), construit par les portugais et qui ne fonctionne plus à l’heure actuelle.

 

Nous arrivons avant 16 heures à Porto Novo et prenons le temps de boire une petite bière avant de reprendre le ferry qui nous ramènera à Mindelo, dans la houle et le vent du chenal séparant les deux îles. Tout le monde a passé une excellente journée !
 
 
A 20h45, nous avons éteint les feux sur Gwen Brug pour une bonne nuit réparatrice !

Santa Luzia - Cap Vert


Baie de Praïa Do Palmo
Du 12 au 14 décembre 2012

Salut, Sao Nicolau !
 
Nous avons mis environ 4 heures pour courir les 25 milles nautiques séparant la fabuleuse île de Santa Luzia de Porto do Taraffal (Sao Nicolau).

1 ris dans la grand voile, génois roulé, de la mer (comme d’habitude !) et des pointes à 9,5 nœuds grâce au courant. Vent de nord-est, de 20 à 25 nœuds, avec des rafales à 30 ! On finit par s’habituer !!
 
 



Nous mouillons au sud de l’Ilhéu Zinno, aux côtés de Shere Khan, Aljuba et Kezako et passons notre après-midi à siester ! Dans le plus grand calme. L’île est inhabitée. Il n’y a que des pêcheurs qui y viennent temporairement pour « relâcher » et repartir chez eux…

Kezako
Aljuba
 
A l’apéro du soir avec Alain et Sonia, nous organisons notre journée du lendemain, journée de réjouissance, car notre capitaine fête ses 47 ans !! On ne dirait pas !!

Pêche pour les hommes au petit matin, histoire de montrer qui est le patron… pendant que Sonia (de Shere Khan ! Non, je ne suis pas schizo !), Titouan et moi profitons de la plage et ramassons des coquillages…

Pêche de "notre" capitaine sous Gwen Brug
 
Puis barbecue et dégustation de la poiscaille sur la plage… Un gros capitaine, des rougets…

 

Sieste et RE… apéro dînatoire et soufflement des bougies ! PFFFFF ! Mince, elles se rallument toutes seules !

 

Après une bonne nuit de sommeil, nous quitterons le lendemain matin cette île paradisiaque, pour nous diriger vers notre dernière escale cap-verdienne, Mindelo sur Sao Vicente.

NB : à notre arrivée à Mindelo, nous avons appris que des bateaux s’étaient fait enjoindre par la Police Maritime de quitter le mouillage de Santa Luzia, au prétexte qu’il s’agit d’une réserve naturelle… ce qui n’est indiqué sur aucun guide.

dimanche 6 janvier 2013

Porto do Tarrafal – Sao Nicolau - Cap Vert


Du 1er au 12 décembre 2012

La navigation de Palmeira (Ile de Sal) jusqu’à Porto do Tarrafal (Ile de Sao Nicolau) a été éprouvante. Nous sommes partis à la tombée de la nuit (17h45) avec une mer très formée et croisée et 15 à 20 nœuds de vent… Nous sommes secoués comme dans un shaker et Titouan et moi ne tardons pas à être tellement nauséeux que nous finissons par nous endormir sans manger…

 Nous avons environ 90 milles nautiques à parcourir. Patrick fera la veille quasiment toute la nuit. Je le relayerai quand même entre 2h et 4h30 du matin pour lui permettre de dormir un petit peu. Obligés de lofer, nous passons finalement par le nord de Sao Nicolau, au vent de l’île… J’aperçois quelques lumières pendant mon quart… nous sommes à quelques milles de la côte… Pas de bateau en vue !

Le soleil se lèvera sur une île haute et verte… Nous aborderons la côte nord ouest puis tout à fait ouest avec des belles rafales à 35 nœuds… C’est une des caractéristiques de cette île très découpée où le vent s’engouffre, augmente et dévale entre les collines vers la mer…


Porto do Tarrafal
Nous jetons l’ancre vers 9h30, le samedi 1er décembre, et retrouvons au mouillage de Tarrafal les voiliers Shere Khan, Aljuba, La Viale, Zénon… ça fait toujours plaisir de revoir les copains, même quand on s’est quitté la veille ou l’avant-veille !! Halley, ayant récupéré ses papiers, nous rejoindra le lendemain matin.

Le vent va souffler fort (voire siffler) pendant quelques jours mais tous les bateaux tiendront bien leur mouillage… Nous n’irons faire les formalités auprès de la Police Maritime que le lundi suivant, les bureaux étant fermés pour le week-end.




La bourgade de Tarrafal est assez étendue mais le centre vital est concentré sur quelques pâtés de maison et nous aurons vite fait, au bout de deux jours, de repérer tel supermarché avec tel produit, tel autre avec tel autre produit, d’en comparer les prix… Chez un tel, vous trouverez des oranges, pommes et poires. Chez tel autre, la blédine est nettement moins chère que chez tous les autres. Chez tel autre, le vinho verde est à tel prix et vous y trouverez du rhum de Santo Antao (le meilleur du Cap Vert, selon les guides). Chez un tel, vous trouverez tels biscuits, de la viande surgelée (il n’y a pas de boucherie à Tarrafal, comme sur l’île de Sal), etc, etc. Les prix des denrées alimentaires restent chers et celui des légumes encore plus cher car tout est automatiquement augmenté pour nous, bonne poire de touriste ! C’est de bonne guerre, et je ne râlerai pas comme le capitaine qui s’est vu offrir le kg de carottes à 250 escudos (moins de 2,50 euros), même si nous ne sommes pas des américains !

 Notre séjour commence bien puisque nous sommes une bonne dizaine à nous retrouver dans un petit restaurant le samedi midi : Shere Khan, La Viale, Aljuba et Biwi de Marie et Dominique (avec leur chien Winch) dont nous faisons la connaissance et avec qui nous sympathisons très vite. Ils sont tous deux originaires de Marseille, aussi boute-en-train l’un que l’autre. Ayant déjà passé 4 ans dans les Caraïbes, ils sont repartis pour un tour ! Et puis, Dominique est un ancien de la Fédération Française de Voile de Marseille : je ne vous raconte pas les discussions animées avec mon petit mari que je n’arrive plus à faire taire !! Dom et Marie ont passé beaucoup de temps à Cuba… Cela me fait vraiment envie ! Reste à motiver le capitaine…

Nous ferons également plus ample connaissance avec l’équipage de Zénon, un lévrier 14, coque alu brute, que nous avions aperçu à Puerto de Soller aux Baléares, sur l’île de Majorque, et croisé à Agadir… Pascal, médecin, Valérie, pharmacienne, et leur fille Luna, âgée de 12 ans et n’oublions pas Chouia, leur petit chaton, ramené du Maroc. Pascal et Valérie parcourent le monde depuis une vingtaine d’année, avec leur beau voilier : Atlantique, Pacifique, Asie… Que nous sommes petits, quand nous les écoutons ! Nous avons tout à faire, tout à découvrir ! Nous sommes motivés, plus que jamais ! Ils partiront pour la transat quelques jours plus tard…

 Nous prenons notre temps à Tarrafal, comme nous l’avons fait à Palmeira sur l’île de Sal… Courses, petites balades, apéro et restau avec les copains : nous arrivons à manger tous les trois le midi, pour une moyenne de 1300 escudos (moins de 13 euros) : riz, légumes, poulet ou poisson ou fechada (soupe de haricots, légumes, lards, saucisses), boissons comprises… Nos grands amateurs de frites, Titouan et Sonia, de Shere Khan, ont bien entendu toujours une assiette de « batatas fritas » et Titouan, à mon grand désespoir, adore le Coca-cola… « Keka, maman, keka, euplai… »

Le jeudi 6 décembre, jour de la Saint Nicolas (et jour d’arrivée des Mouettes – Bertrand, Agnès, Yvon, Matis et Jeanne), nous partirons tous passer la journée à Ribeira Brava… Nous sommes 18 à monter dans l’Aluguer, un peu serrés mais ça va le faire…

 La route traverse l’île du Sud au Nord et passe à proximité du Monte Gordo (1312 m d’altitude). Le paysage, au départ de Tarrafal, est aride et puis, petit à petit, la verdure se découvre sous nos yeux et nous avons des vues spectaculaires sur des à-pic… Que c’est beau !!


Une partie du groupe s’arrêtera en cours de chemin pour profiter d’une petite randonnée permettant de rejoindre Ribeira Brava par un petit sentier tout en descente… Nous les retrouverons pour le déjeuner. Quand aux feignants (toujours les mêmes !), nous continuerons par la route principale qui longe une partie de la côte Nord de l’île…

Nous arrivons à Ribeira Brava pendant l’office religieux consacré à Saint-Nicolas, le saint de l’île… Je suis contente d’être ici en ce jour particulier… cela me rappelle le Saint-Nicolas de mon enfance à Neufchâteau dans les Vosges, dans le froid et la neige ! Cela me fait penser à mes grands-parents et au père Fouettard !!! L’église de Ribeira Brava est pleine à craquer, les habitants sont tous très bien habillés… C’est un jour de fête ! Nous assisterons ensuite à la procession du saint dans les rues de la petite ville.

Procession de Saint Nicolas

Vierge peinte au plafond de l'église de Ribeira Brava

 Nous retrouvons nos amis les marcheurs et allons déjeuner dans un petit boui-boui dégoté par Alain et Sonia, lors d’une précédente virée dans la ville… Nous mangerons copieusement et baladerons dans la petite ville avant de repartir pour Tarrafal. Bonne journée !! Titouan a fait le fou toute la journée avec Yvon et Matis… ses « pépins les mouettes » !

 

Nous passerons, du coup, pas mal de temps avec Les Mouettes… Patrick, Bertrand et les garçons à la pêche au fusil harpon… Partie de pêche où ils apercevront un requin… tout le monde remontant fissa dans l’annexe… A la belle plage de sable noir de Tarrafal, avec Sonia, Agnès, Jeanne et Taïna… Titouan renouera tout doucement avec l’eau car nous ne nous sommes pas baignés depuis les Baléares, quand même ! Vivement les Antilles, rien que pour ça !

Les Mouettes partiront pour Mindelo le lundi 10 décembre… Patrick ne voulait pas partir sans avoir fait une randonnée dans l’île… Ils partiront donc ce jour-là, à l’aube, entre hommes, Patrick, Dominique et nos deux Alain, pour une petite marche de 3 à 4 heures passant par Fragata et Ribeira da Prata… « balade extraordinaire », « de la folie », dixit le capitaine…

 
Petite école perdue dans la montagne
 

Alambic (perdu dans la montagne, aussi !)
 
Essayez donc de faire
entrer un crabe dans une bouteille de Grog (rhum) !! 
 
 
 
 

Pendant ce temps, à Tarrafal, nous avons profité de la plage avec Sonia et Titouan et nous nous sommes joints au barbecue organisé sur la plage à l’initiative de Renaud (S/Y Kezako)… où les enfants et habitants du coin sont venus se joindre à nous… Beau souvenir ! Les hommes nous retrouveront, contents mais un peu fatigués !
 



 

Après une dernière journée consacrée aux appro, Gwen Brug lèvera l’ancre le mercredi 12 décembre à 10 heures, direction l’île de Santa Luzia, plus à l’ouest, pour une petite escale avant Sao Vicente et Mindelo.

Les dauphins nous font la fête !