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lundi 24 décembre 2012

Palmeira - Ile de Sal - Cap Vert

Du 21 au 30 novembre 2012
Premiers regards sur le Cap Vert…


Première escale au Cap Vert… Premiers regards…
 
Petit port de Palmeira,
vu du bateau
et quelques autres photos de notre environnement au mouillage...
 





Malgré les bons conseils et tuyaux d’Alain et Sonia (S/Y Shere Khan) pour l’accomplissement des formalités d’entrée, nos premiers pas sur la terre cap-verdienne ont été déroutants… Après le Maroc que nous avons quitté depuis peu de temps finalement puis les Canaries qui ont été pour nous comme une sorte de « sas » occidental, nous nous retrouvons propulsés une nouvelle fois dans une autre atmosphère, comme arrivés sur une autre planète… Sensation à la fois très agréable pour celui qui aime le changement mais aussi déconcertante puisqu’il faut réajuster tous nos repères, tenir compte des recommandations qui nous été faites, notamment sur les problèmes de sécurité, tout en essayant de rester ouvert … car nous venons découvrir le Cap-Vert mais surtout rencontrer les cap-verdiens…


Après avoir mis l’annexe à l’eau, nous voici donc partis tous les trois en milieu de matinée faire les formalités d’entrée, direction le petit quai du port de pêche situé au fond de la baie…
 

 
Effervescence sur le quai, à l'arrivée d'un bateau rempli de poisson !


 
Petit quai où nous nous retrouvons devant une flopée d’annexes et un mur à escalader pour arriver à poser un pied à terre… Je panique deux secondes, surtout que si je fais une mauvaise manœuvre d’approche ou d’ « accroche » pour tout dire, mon capitaine va rouspéter… une main se présente, je l’attrape… OUF ! Je suis sauvée…

Par Joseph… un black aux yeux de sorcier, d’une gentillesse extraordinaire, qui nous rendra une multitude de services contre quelques escudos : il nous remplira des bidons d’eau à la fontaine du village (seul point de ravitaillement en eau pour les gens du village) pour faire le plein des réservoirs, il nous trouvera du poisson et nous rencardera (s’écrit aussi avec un arancardera) sur diverses petites choses utiles au quotidien… Il est là sur le quai des pêcheurs et vit, comme quelques autres, de tous ces petits services rendus aux plaisanciers de plus en plus nombreux dans la baie… J’ai d’ailleurs compté une bonne trentaine de voiliers au mouillage et cela va et vient… Vous vous imaginez donc bien que de nos jours, notre périple n’a plus rien d’exceptionnel…

Patrick et Joseph

Nous sommes nombreux au mouillage !
L’annexe bien amarrée et accompagnés de Joseph, nous allons jeter nos poubelles… Joseph nous demande si on sait où est le bâtiment de la Police Maritime… on fait les malins et on répond que « bien sûr, on sait… », tout le monde nous l’a expliqué… sauf qu’en cherchant bien dans les pâtés de maisons alentours, on ne trouve pas tout de suite… il fait une chaleur pesante, j’ai l’impression que c’est immense ici, nous tournons, virons avec un petit Titouan, titubant et qui réapprend tout doucement à marcher sur la terre ferme…

Palmeira



Une des petites épiceries de Palmeira
Nous demandons notre chemin dans une petite épicerie et finissons par trouver, mais porte et volets d’une maison tout à fait comme les autres (si ce n’est une toute petite enseigne indiquant qu’il s’agit de la police) sont clos… quelques minutes plus tard, un policier vient nous ouvrir… 10 jours après, je vous rassure : les rues principales de Palmeira n’avaient plus de secret pour nous, c’est tout petit… Un four à pain, quelques épiceries dont la plus grande est tenue par des chinois, trois estancos pour boire un coup et/ou manger, la fontaine, le cybercafé pour les recharges de la 3G, la route principale qui mène à Espargos (la principale ville de l’île), et la place qui surplombe le petit port de pêche, où arrive dans la journée les bus de touristes européens, avec leurs petites boutiques de breloques pour touriste et où la nuit tombée, les gens du village se réunissent (surtout les week-ends) pour manger des brochettes de viande et danser !!

Les formalités se déroulent donc en deux temps : enregistrement du bateau auprès de la Police Maritime située à Palmeira même, qui gardera notre acte de francisation tout le temps que nous resterons sur l’île… ça, c’est fait !

Reste à aller présenter nos petites personnes devant la Police de l’émigration à l’aéroport international et donc à trouver un taxi ou un « aluguer » acceptant de nous y mener pour un tarif raisonnable (5 euros maxi, nous a-t-on dit !)… un « aluguer », c’est une voiture privée, un 4x4 ou un minibus la plupart du temps, « à louer » nettement moins cher que les taxis officiels… Nous trouvons un magnifique pick-up rouge tuning qui nous mènera à l’aéroport pour 3 euros… Car les euros sont acceptés sans problème et rendus couramment comme monnaie malgré paiement en escudos (1 euro = 110 escudos à peu près… mais tout le monde divise en fait les prix donnés en escudos, par 100 pour avoir une idée des prix en euros).

Nous découvrons ainsi l’île de Sal, plate, lunaire, plus désertique que volcanique … petit caillou de lune posé au milieu de l’océan…

 

L’aéroport de Sal est un des trois aéroports internationaux de l’archipel cap-verdien (pendant bien longtemps, il a été le seul ; il est maintenant concurrencé par celui de Praia sur l’île de Santiago et celui de Rabil sur l’île de Boa Vista). La Police des frontières qui y est bien entendu présente, enregistrera notre entrée sur le territoire et tamponnera nos passeports… Un conseil : y aller avec une copie de l’acte de francisation ou avec un papier officiel, du type attestation d’assurance ou licence ANFR, qui attestera du nom du bateau et de son numéro d’immatriculation… cela facilite les choses ! J’avais même pris des photos d’identité pour l’établissement de nos visas… Manifestement, les plaisanciers en transit en sont dispensés… Nous verrons bien !

Nous profitons d’être à l’aéroport pour récupérer nos mails avec mon Ipad, mangeons un petit bout, retirons des escudos et repartons vers Palmeira en taxi officiel, cette fois-ci…

Nous passerons notre deuxième soirée au mouillage sur Shere Khan car Alain et Sonia nous ont invité à manger de la langouste ! Elle est pas belle, la vie !!! HUM ! Trop, trop BOONNN !!

Nous y rencontrons Alain (le deuxième) du voilier Aljuba, jeune retraité de la gendarmerie parti découvrir le monde en solitaire, et Renaud du voilier Kezako, marseillais et pêcheur fou navigant aussi en solitaire avec son chien Kaos… La conversation va bon train sur toutes les bonnes combines : où acheter une clé 3G , laquelle acheter (CVMovel plutôt que T+), quelle recharge prendre pour xx megabit (MB), où trouver du Grog (le rhum local) pas cher, où aller manger, quoi manger, etc, etc… ça y est, on est arrivé !!

Le lendemain matin, nous irons à Espargos, accompagné de Renaud, qui nous guidera pour acheter notre clé 3G…
 

Petite place au centre de la ville d'Espargos

Nous découvrons quelques supermarchés, mieux approvisionnés que ceux de Palmeira et nous l’accompagnerons dans la banlieue d’Espargos en taxi pour aller récupérer l’alternateur de son moteur et le mécanicien qui vient avec nous pour le réinstaller !! Plongeon immédiat en pur territoire africain… on ne peut pas parler de bidonville comme nous avons pu en voir de loin au Maroc mais l’habitat reste quand même sommaire, inachevé la plupart du temps !! Les maisons sont peintes de toutes les couleurs même si le gris du béton des maisons en cours de construction (ou inachevées pour toujours) prédomine quand même. Les chiens sont partout, allongés à même le sol pour plus de fraîcheur… Il y a des chiens partout au Cap-Vert, tous inoffensifs et qui ne réclament pas… Pas tout à fait maltraités mais sachant que c’est bien l’h(H)omme le maître !

Comme on est bien décidé à ralentir le rythme, les journées vont se suivre tranquillement… nous prenons le temps… nous ne savons plus quand on va partir !!! Nous passons du temps avec nos nouveaux copains… nous mangeons les brochettes sur la place du village, le samedi soir, parmi les cap-verdiens réunis pour faire la fête…

Le lundi suivant, en fin d’après-midi, nous accueillons avec grand plaisir Ben et Corinne du voilier Bozou, qui arrivent des Canaries… on a tellement de choses à se raconter !!

Bozou vient d'arriver !
Ben et Corinne décident également de ralentir le rythme et de repousser d’une année leur arrivée en Polynésie… Marre de courir sans profiter des escales… ils resteraient donc, comme nous, une saison aux Antilles, pour en profiter mais aussi pour y travailler…

Nous les accompagnerons le lendemain à la Police Maritime ainsi qu’à l’aéroport pour les formalités, ainsi que l’équipage de La Viale, les copains d’Alain et Sonia, qui arrivent aussi… on affrète un Aluguer pour nous tous et nous partons, presqu’en chantant !!! Qu’est-ce qu’elle est la belle, la vie ! Et mon Titouan qui respire de bonheur avec tous les copains et tout simplement parce qu’il prend le bus !!! Pourvu que ça dure !!


Devant le bureau de la Police Maritime de Palmeira
 
Toutes les formalités des uns et des autres achevées, les taxis nous prenant pour des touristes (ce que nous sommes, certes ! mais il ne faut pas abuser !), nous décidons de rejoindre Espargos, depuis l’aéroport, à pied…
 

Les copines : Corinne, Muriel et Sonia
Petite marche d’une trentaine de minutes qui nous ouvrira l’appétit et nous mangerons dans un petit boui-boui d’Espargos…



Le plat typique servi dans la plus part des restaurants est composé de poulet ou de poisson cuisiné plutôt que de grillé, accompagné de riz mélangé quelques fois avec des haricots en grain, d’oignons, de carottes et de pommes de terre… Leur cuisine est simple, très bonne, peu épicée. Nous goûtons et apprécions également le vinho verde, vin blanc, pétillant ou non, venant du Portugal… Nous achèterons souvent du Sévares, plutôt bon marché, mais aussi du Gatao, du Gazella… On trouve aussi au Cap Vert du vin rouge et du rosé, importé également du Portugal, tout à fait corrects.

Quelques courses, notamment l’achat de nouvelles sandales pour Titouan : Meeuusssieur chausse maintenant du 28 (au Maroc, on lui en avait achetées, taille 26 !!)… A moins que cela soit une taille cap-verdienne ! Il faut qu’on pense à changer de bateau… il ne rentrera bientôt plus dedans !!

Je trouve également du lard et des saucisses sous vide, des yaourts, le tout se conservant à température ambiante !! Les fruits et légumes (et même les bananes) sont chers au Cap Vert, en tout cas pour nous qui avons le teint pâle… D’ailleurs, tout est plutôt assez cher au Cap-Vert, même si le salaire mensuel moyen est, paraît-il, de 2.000 escudos (moins de 200 euros, c’est-à-dire comme au Maroc où le coût de la vie y est quand même nettement moins cher !).

Nous pensons à partir de Sal quand Shere Khan décide de partir pour Boa Vista avec leurs copains de La Viale… On se dit aussi qu’un petit tour à Boa Vista pourrait être sympa, surtout pour manger de la langouste… Mais Alain d’Aljuba vient de revoir des copains qui en reviennent… L’île est aux mains des sénégalais qui te sollicitent à tous les coins de rue, elle est remplie d’européens (ceci expliquant cela !) et le mouillage est rouleur et peut-être piégeur en cas de grosse houle !

Nous resterons donc encore un peu, même si nous avons déjà récupéré auprès de la Police Maritime l’acte de francisation de Gwen Brug moyennant paiement de 700 escudos pour services rendus ! Lesquels ? Peut-être la surveillance de notre voilier… Nous ne rechignons pas !

Nous irons visiter les salines (Salinas) situées dans le cratère d’un volcan à proximité du petit port de Pedra de Lume
 


L’île de Sal tient en fait son nom de ses salines : ‘sal’… Accompagnés d’Alain d’Aljuba et de Ben & Corinne… Endroit magnifique, maintenu en tant que tel, pour attirer le touriste, même si ces salines produisent encore… un petit peu !
 


 
Salinas Relax, pour vous relaxer...
Vous pouvez également prendre un bain de boue puis vous rincer dans l'eau salée...

Ca nous a quand même bien fait rire, le relax !!!

Titouan dans l'eau des salines ! Mon athlète !

Mes athlètes !

Rinçage, obligé !
La culotte tenait debout, toute seule, avec le sel !!!


C'est fou, cette passion pour les tracteurs !!


Il les a tous essayés !!
Nous profitons encore de Ben et Corinne car nous savons que nous ne nous reverrons pas avant un bon moment… Eux descendent sur l’île de Santagio, à Praia, où leur famille doit venir les retrouver pour quelques jours et où ils récupèrent leur copain venant transater avec eux… Mais rendez-vous est pris aux Antilles devant un ti’punch !

Zénon (Pascal, Valérie et leur fille Luna) est déjà parti pour Sao Nicolau, Halley (Jean-Luc, Isabelle et Taïna) devrait partir en même temps que nous … Ils réalisent heureusement qu’ils ont oublié de récupérer les papiers de leur bateau à la Police Maritime …

Nous ne serons pas allés à Santa Maria, place touristique notoirement connue pour le windsurf, la plongée, etc, etc… sans regret !

Nous partons le vendredi 30 novembre vers 18 heures, direction Porto do Tarrafal sur l’île de Sao Nicolau…
 
Ciao ! Comme ils disent ici !

 

 

 

Traversée des Canaries au Cap Vert


Du 15 au 21 novembre 2012

Petit avant-goût de transat !

6 jours… Il nous a fallu six jours pour rallier Les Canaries au Cap Vert… Nous avons parcouru très exactement 885 milles nautiques en 145 heures, de Porto Radazul sur l’île de Tenerife  (Canaries) jusqu’à la baie de Palmeira sur l’île de Sal (Cap Vert), soit une vitesse moyenne de 147,5 milles nautiques par jour…


Autant dire qu’on n’a pas traîné, avec un vent de face (Et oui, encore du Sud !) pour sortir des Canaries… on est presque allé frôler Gran Canaria… Puis un vent de Nord, Nord-Est, voire d’Est et enfin de Nord (NNE) établi, variant de 9 à 28 nœuds avec une tendance générale entre 15 et 20 nœuds  et une mer plus ou moins formée !! Tribord amure (vent venant du côté droit par rapport à l’avant du bateau) mais aussi bâbord amure (vent venant du côté gauche par rapport à l’avant du bateau), après empannage, pour nous recaler à peu près sur une route acceptable…. Mindelo (Sao Vicente) … Sal… Sal…

Nous avons fait route vers Mindelo dans un premier temps, espérant rejoindre Karim qui y avait fait escale… puis chemin faisant, le cap et la distance restant à parcourir nous a « poussé » (c’est le cas de le dire) vers Sal, qui est une des trois îles où les formalités d’arrivée peuvent être accomplies…

Il nous a fallu trois journées pour que le rythme s’installe parfaitement…

La première nuit a été plutôt chargée pour Patrick car le vent oscillait énormément… de Sud à Ouest… et variait de 10 à 18 nœuds en un rien de temps (ce qui semble caractéristique de la navigation entre les îles Canaries) avec en plus, une veille attentive des cargos traînaillant entre les deux îles de Tenerife et Gran Canaria… Il me laissera dormir jusqu’à 3h00 et j’assurerai le quart jusqu’au petit matin, m’offrant quand même une petite sieste matinale avant le lever du « Gros » (Titouan… !) qui, ce jour-là, est et restera de super mauvais poil !!! Heureusement, son nez ne coule plus et il toussote encore un peu mais sa rhino-pharyngite (je n’ai pas fait médecine, certes, mais je crois bien que c’était çà !!) semble guérie !

En cette première journée (vendredi), le vent s’établit au Nord-Ouest et la houle commence à grossir dans l’après-midi. Nous parcourons 133 milles nautiques… Notre deuxième nuit est plus tranquille bien que nous croisons quand même quelques ferries et cargos… nous avons décidé d’alterner des quarts de 2 heures et avons la sensation, le lendemain matin, d’être reposés !

Le deuxième jour (samedi) voit le vent passer du Nord au Nord-Est… RAS, Sieste, cuisine, repas… Nous naviguons avec un vent de 10 à 15 nœuds… L’idéal ! Cette troisième nuit, nous poursuivrons nos quarts de 2 heures, croisant de très loin encore quelques cargos !

Le troisième jour (dimanche), nous avons un petit bug avec l’Iridium… Nous décidons effectivement de reprendre un fichier météo, ce qui nous faisons avec MaxSea Chopper puis avec Saildocs que nous souhaitions tester pour la première fois… Nous envoyons coup sur coup nos deux requêtes météo, sans penser une seconde que les deux fichiers météo nous seraient envoyés quasiment en même temps !! Skyfile n’arrive pas à télécharger les fichiers ! Trop lourd ! Après réflexion, je pense à appeler mes parents avec l’Iridium et les guide sur Internet pour qu’ils suppriment via Vizada, les fichiers reçus sur notre messagerie Skyfile… ce qui nous permet de tester l’iridium dans sa fonction de téléphone proprement et ça marche…

Nous décidons d’installer nos petits rituels de la journée : lever de Titouan vers 7h30, préparation de son biberon puis de notre petit déjeuner… puis séance du pot… Ah ! C’est important !

La première partie de la matinée est consacrée aux jeux (legos, petites voitures, livres, etc) pendant que le capitaine se repose une heure ou deux… puis nous faisons une heure de moteur, ce qui nous permet de recharger les batteries mais surtout l’ordinateur pour que Titouan puisse regarder un dessin animé… pendant que je prépare le repas du midi… puis arrive l’heure du déjeuner…

 
Le début de l’après-midi commence inévitablement par une seconde séance de pot (imposée, comme celle du matin) avant la sieste… Vaisselle et sieste également pour moi, ou préparation du blog, lecture ou cuisine! Le capitaine, pendant ce temps, bouquine aussi ou se repose dehors… Il est assez contemplatif en mer !! Quand Titouan se lève de la sieste, je prépare son biberon puis organise une séance de peinture, dessin ou gommettes, toujours avec Maman !!


Il est vite 17h / 17h30… nous remettons la machine en marche pour recharger les batteries (au portant, l’éolienne charge faiblement et la couverture nuageuse que nous nous traînons depuis le départ ne permet pas non plus au panneau solaire de travailler correctement !). Nous faisons 1h ou 1h30 de moteur… Au total, nous aurons fait 16 heures de moteur sur cette traversée, pour la charge des batteries uniquement !

Vers 18h30 / 19h, arrêt de la machine… Titouan a droit de regarder un dessin animé et nous nous offrons notre petit apéro du soir, ce qui nous permet de faire un point et de marquer l’entrée dans la nuit… Puis repas, vaisselle, pot ! Nous entrons là véritablement dans la nuit ! L’un de nous va se blottir avec Titouan dans sa cabine et nous lui lisons un petit livre… que je n’arrive pas, quelquefois, à terminer, m’endormant bien avant lui !

Lors de la quatrième nuit, nous avons parcouru plus de la moitié du chemin et avec une moyenne quotidienne de 140 à 150 milles nautiques, nous pensons arriver le mercredi suivant. Comme nous ne croisons plus aucun bateau, nous décidons de mettre en place un nouveau roulement pour les quarts car j’ai découvert que mon Ipad avait une minuterie… nous passons donc sur des quarts de 3 heures et celui de quart somnole et se réveille toutes les 15 min pour jeter un œil dehors et checker que tout va bien… Nous nous reposons bien mieux tout en continuant à assurer la veille.

Les journées s’enchaînent ensuite assez « légèrement » pour nous tous, le temps passe vite, surtout que l’arrivée approche…

La journée du mercredi marque notre approche de l’île de Sal…

La mer est de plus en plus formée et nous serons obligés d’empanner quelquefois pour rejoindre la baie de Palmeira… Depuis le petit matin, grâce à l’AIS, nous pouvons suivre également « Abokina », un voyager 12,50, voilier que nous connaissons bien puisque son port d’attache était Port Corbières avant d’avoir été vendu il y a deux ans… Que le monde est petit !

En tout et pour tout, nous aurons croisé quelques escadrons de dauphins (ceux que nous voyons habituellement et une seule fois, de gros dauphins d’atlantique)… Nous convenons de nous acheter dès que possible un livre sur les diverses espèces de poissons… Mais aucune baleine ou rorqual, comme nos copains du voilier Bozou, auront eu la chance de voir à 20 m de leur bateau ! A ma grande déception… Il faut dire toutefois que l’état de la mer ne permettait pas de distinguer quoi que ce soit à distance…

Les seuls poissons que nous avons pu finalement observer de près, ce sont tous les poissons volants, petits et gros, qui sont malheureusement venus s’échouer sur notre bateau…
 


 

On a pêché également un seul poisson, une belle daurade coryphène qui nous fera deux bons repas… Petite recette pour les amateurs, que j’ai découverte dans un de mes bouquins de cambuse  « Cuisine autour du monde » de Lise Claris-Fourcade, aux éditions Maritimes & d’Outre-Mer Neptune :

Daurade coryphène façon « escalope » 

couper le poisson en darnes, les faire revenir dans du beurre, les arroser de citron, sel, poivre, tourne – retourne, mettre de côté,

déglacer la poêle avec le jus d’une boite de champignons de Paris, puis lier la sauce avec de la crème et enfin ajouter les champignons,

servir avec du riz ou autre accompagnement de votre choix

UN REGAL !!



Nous mouillerons dans la baie de Palmeira vers 16h30, la baie étant déjà bien remplie de bateaux… une bonne trentaine, si ce n’est plus… malgré un vent fort, notre premier mouillage au sud est de la baie tiendra très bien… Alain de la goélette « Shere Khan » vient nous accueillir (solidarité des bateaux en alu) et nous donne déjà quelques bons tuyaux pour notre prochaine virée à terre !!

Enfin, notre décision est définitivement prise et nous comptons l’annoncer rapidement à la famille et aux amis : nous traverserons vers les Caraïbes…

Nous ne renonçons pas au Grand Sud mais pensons qu’il est plus judicieux de reporter un petit peu ce périple dans la mesure où nous avons à régler nos problèmes de moteur, lequel reste très capricieux après nos soucis de gasoil, ou à améliorer notre descente qui n’est définitivement pas étanche … Nous avons également envie, voire besoin, de ralentir notre allure pour profiter de nos escales, de la mer et de la chaleur : nous ne nous sommes plus baigner depuis les Baléares !! Cette impression de courir tout le temps ne nous quitte pas depuis le départ  et nous aurions encore dû accélérer le rythme pour arriver à la bonne saison en Argentine ! Et surtout … une saison aux Antilles nous permettra d’accueillir notre famille qui nous manque beaucoup ! Les enfants, mes parents, et tous les amis ! Puis peut-être de trouver du travail pour remplir la caisse de bord … Inch’Allah !

Depuis Marseille, départ du 9 août 2012 jusquà l’île de Sal au Cap Vert…
Loch total : 2997 milles nautiques parcourus 
Heures de navigation : 600,5 heures, soit 25 jours en mer environ !

Ile de Sal