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mercredi 28 novembre 2012

D'Agadir aux Canaries


D’Agadir aux Canaries

En route pour de nouvelles aventures…

Du 6 au 15 novembre 2012

Il paraît qu’avec du vent, c’est mieux… Alors on peut dire qu’on a été gâté pour ce départ d’Agadir où quelques milles après être sortis de la baie proprement dite, on bénéficie de 25 nœuds de vent en moyenne pendant quelques heures et surtout une houle de travers qui envoie le bateau dans tous les sens… Génial… !! Je fais manger Titouan, le mets au lit et… vomis une bonne fois pour toute avant d’aller me coucher !! Après, ça va mieux !

La nuit tombe vite… vers 18h / 18h30… ce qui nous avait déjà un peu perturbé au départ de Mohammedia… Finies, ces bonnes petites soirées à siroter un apéro en profitant du coucher du soleil ! Heureusement, la lune vient vite nous tenir compagnie… Elle est au ¾ cette nuit là… Nous avons 220 milles nautiques environ à parcourir pour rejoindre Lanzarote, une des premières îles des Canaries sur notre route, et plus particulièrement Arrecife et son mouillage à proximité de Lanzarote (ville et capitale de l’île). Nous « squeezons » volontairement la petite île de Graciosa (qui est en principe le lieu d’atterrissage des voiliers arrivant sur les Canaries) car les échos entendus nous font dire qu’il n’y aurait pas de place, ni sur les pontons, ni au mouillage… ce qui est dû à l’ARC (Atlantic Rallye Cruising - Rallye transatlantique réunissant des  centaines de voiliers) partant ce 25 novembre 2012 prochain de Las Palmas à Gran Canaria…

Nous discutaillons par la VHF avec Soul Nomad jusqu’au petit matin puis perdons le contact… Grâce à l’Iridium (téléphone satellite), nous pouvons toutefois communiquer par e-mail (grâce à notre messagerie SkyFile)… ce que nous ferons / faisons aussi régulièrement avec Etel et Bozou…

Tourne- vire… le vent faiblit un peu et s’établit entre 10 et 15, voire 20 nœuds, et nous arrivons « frais moulu » le surlendemain dans la matinée à Arrecife… Des pioupious sont encore venus nous voir… Papa a pu faire sa sieste… 8 heures de moteur seulement pour parcourir ces quelques centaines de milles… record battu… Vive les alizés ! Remarquez, il est temps qu’ils s’installent !



Lanzarote

Nous approchons...

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Il y a quelques bateaux au mouillage en ce jeudi 8 novembre 2012 mais nous arrivons quand même à nous faire une petite place et prenons la fin de la journée… super COOL ! Sieste, film, douches et bain…
 

Vue de notre mouillage
sur le fort et le commencement de la digue 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Après une courte plongée du capitaine pour retirer un gros sac en toile de jute pris dans l’hélice, nous passerons la matinée du lendemain en ville à la recherche des shipchandlers indiqués par Karim (toujours via SkyFile) pour lui et nous trouver matos et produits d’entretien pour nos chers bateaux … Ces ships sont très, très bien achalandés ! A noter !

Nous déjeunons tapas (calmars frits, poulpe à l’ail, patatas fritas) & cervesas, avant de regagner le bord et de retrouver Bozou mouillé à quelques mètres de Gwen Brug ! Salut les Copains !   

Lanzarote nous a paru très sympathique et très dépaysante malgré le fait que nous nous retrouvions à nouveau dans une ambiance « occidentale »… Ici c’est l’Espagne, rien à voir avec le Maroc, bien qu’il flotte, malgré tout, un petit air africain dans l’architecture et le paysage environnant, désertique et volcanique !

Contrairement à Bozou qui décide de rester quelques jours à Arrecife, nous décidons de partir plus au sud de l’île dès le lendemain…
 


 
Belle petite navigation de 3 heures, au portant et avec du soleil, pour rallier notre nouveau mouillage, entre Punta Papagayo et la Marina Rubicon, devant Playa de las Mujeres, où nous passerons la nuit.

Nous avons toujours de l’eau dans les fonds… Nous avons définitivement écarté la probabilité que cela viennent de nos réservoirs d’eau… surtout quand ENFIN, je me risque à la goûter et que je me rends compte qu’elle est SALEE et non douce, comme me le soutient depuis le début … Papa ! Tu débloques !!! Nous réalisons également que les fonds se remplissent quand nous faisons du moteur… Abracadabra !!! Même moi, j’ai trouvé ! C’est le presse-étoupe ! Un bon coup de marteau pour le resserrer et c’est réglé ! C’était peut-être aussi lié à ce sac qui était pris dans l’hélice ? Mais depuis quand ?

Nous partons le lendemain pour l’île de Tenerife… espérant trouver une place, avant notre départ pour le Cap Vert, dans une petite marina située en dessous de Santa Cruz de Tenerife, à Puerto Radazul… Nous avons 130 milles nautiques à parcourir, soit la journée et la nuit… et quelle journée et quelle nuit ! Le capitaine m’annonçait le même temps que la veille… Nous avons encore droit à une mer hyper formée et du vent, du vent, non stop entre 20 et 30 nœuds (rafales à 32 nds) portant le bateau entre 8 et 9 nœuds… Des nuages, cirés, bottes, bonnets, cargos à surveiller, variation incessante de la vitesse du vent… Bref, le capitaine n’en a pas dormi de la nuit… et il ralentit le bateau afin que nous puissions arriver de jour à la marina.

Tenerife

Lundi 12 novembre 2012… Accostage sur le ponton d’accueil à 8 heures en attendant que le bureau de la marina ouvre… A l’ouverture, on ne nous garantit pas d’avoir une place pour quelques jours, la marina étant un des lieux de rassemblement des voiliers de la société de charter Alboran… Et puis, finalement, c’est OK… on s’amarre dans un petit coin, on lave et range le bateau, on mange un bout et tout le monde va se reposer… Repos surtout bien mérité pour le capitaine ! Titouan commence à montrer les signes d’une belle rhinopharyngite (toux, nez qui coule, yeux rouges,  et fièvre)…

Nous passons la journée du mardi à préparer à la fois notre départ prévu pour jeudi en direction du Cap Vert, ainsi que notre journée du lendemain que nous avons décidé de passer à visiter l’île en voiture : location de voiture et laverie via les assistantes de la marina, très serviables, finalisation et publication du blog, lavage des cirés, liste des courses, mails et skype avec la famille, petits bricolages divers et variés pour le capitaine…

Nous sommes au calme… Puerto Radazul est en dehors des routes des circumnavigateurs et excepté une famille de hollandais, dont le bateau a été mis à terre pour travaux, nous ne croiserons pas d’autres voyageurs de notre espèce !

Quoiqu’au calme, il faut le dire vite… Titouan est malade et nous mène une vie d’enfer avec pleurs lancinants, caprices, colères, opposition permanente, alternant avec un état d’abattement, fièvre, toux, nez pris, perte d’appétit, etc… et vu la patience bien connue de son père, le climat familial devient explosif !!!

Partons vite nous aérer… Et dans notre carrosse d’un jour…

 

manœuvré avec agilité par mon muletier préféré…

 

trimbalant notre petit Pacha…


nous voici partis pour l’ascension du Pic de Teide, plus haut sommet de l’Espagne, surplombant l’Atlantique du haut de ses 3717 m…

Impression de déjà vu... Dans les Cévennes...
Mais nous sommes bien sur la route du Pic du Teide !

Nous, on a trouvé le site et ses environs EXTRAORDINAIRES, à la fois insolites, saisissants et presque magiques ! Tout droits sortis d’un film ! Suivez-nous pas à pas, virage après virage, et régalez vous les yeux…



Il arrive effectivement qu'il neige... Ici nous sommes déjà à plus de 2000 m d'altitude 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Coulée de lave ...
 
On a aperçu ici des VTTistes sur le chemin !
 On the road again...

 
Effectivement, le Parc national du Teide a été déclaré Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2007 et représente une des merveilles du monde. Il est également une référence du volcanisme mondial et très certainement du trek en haute altitude (les spécialistes, quid ?)…vu le nombre considérable de personnes suréquipées que nous avons croisées… aux abords du Teleferico que nous avons quand même décidé de prendre malgré le tarif... On ne le fera qu'une fois ! Alors faisons le !
 

 
Pour nous, ce sera birks, jeans et shorts, polaires, lunettes de soleil pour grimper avec le téléphérique jusqu’à plus de 3500 m d’altitude et apprécier la vue saisissante sur la « Mer de Nuages » et le versant sud-est du Teide… Avec mon bonobo dans les bras, je les ai bien senti les 3500 m d’altitude !!


Quelques vues depuis la station supérieure du téléphérique
 
 

 
Sentiers autour de la station supérieure, qui peuvent être empruntés pour monter jusqu'au sommet... à condition d'avoir obtenu une autorisation de grimper, délivrée par ....
 
 

Vue sur le Pic depuis la station supérieure 












Titouan dans le téléphérique




 
 
 
 
 
 
 



Los Roques


Redescente vers la côte sud-ouest de l’île, via Vilaflor, Playa de Las Américas et Los Christianos où nous déjeunerons et baladerons, avant d’aller faire le plein d’appro. dans un grand Supermercado du coin et retour tardif à la marina…


On the road again !





 

Pieds de vigne sur la route de Los Christianos
 

Mouillage de Los Christianos

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La matinée du lendemain sera consacrée à la finalisation des préparatifs du bateau : règlement de la marina, retour de la voiture, récupération et rangement du linge propre, etc, etc… nous prendrons la mer vers 15h30, alors qu’un gros nuage noir est accroché sur les sommets de l’île… Qu’il y reste !
 
Marina de Radazul
Salut Les Canaries !
 

mardi 13 novembre 2012

Escales marocaines

Escales marocaines
Du 5 octobre au 6 novembre 2012

Le Maroc… Oulala…

Nous ne pensions vraiment pas y rester aussi longtemps mais voilà, le Maroc ne veut pas nous laisser partir, pour notre plus grand plaisir… Depuis longtemps, nous souhaitions le découvrir, initialement par la terre, et l’occasion s’est présentée cette année d’y retrouver notre ami Karim (S/Y Etel), franco-marocain partageant principalement son temps entre Marseille et Casablanca, et en partance pour Madagascar pour de nouveaux projets.

Nos escales ne nous ont malheureusement pas permis de nous en faire une idée « complète » et je reste sur ma faim : l’Atlas, le désert, Fès, Marrakech, etc... ça vous fait pas rêver, vous ? C’est pourquoi je pense que nous y reviendrons un jour… Peut-être en camion (c’est un autre de mes grand rêve, voyager en camion…)

Rabat-Salé du 5 au 21 octobre 2012… en attendant Etel…




Que de bons moments passés, à la marina Bouregreg (du nom de la rivière qui vient se jeter dans l’océan et dans le lit de laquelle la marina a été draguée et construite) et dans ses environs, principalement grâce à Gilles et Ghislaine (S/Y Fleur de Mer) qui nous ont agréablement et efficacement guidé dans les recoins de :

Salé tout d’abord, à deux rues de la marina, avec sa médina et son souk « grouillant » dans des petites travioles, son marché couvert, ses odeurs… Poissons à même le sol, mouches voletant autour des morceaux de viande exposée en plein soleil, légumes à volonté, tissus, quincailleries à tout va et tout cela à des prix défiant toute concurrence en comparaison de notre « petite » vie de consommateurs moyens en Europe.

Menuisier à Salé, incrustant des petits morceaux d'os de vache (voir photo ci-dessus), pour réaliser des ornementssur les meubles 



une des portes de la médina de Salé, celle que nous passions le plus fréquemment
pour aller acheter notamment notre pain



Vue sur la Médina de Salé
Notre boulangerie favorite... Pain EXCELLENTISSIME !

Porte marocaine à Salé
Il est vite compréhensible que de nombreux français viennent s’expatrier pour passer leurs années de retraire ou tout simplement quelques mois de l’année dans leur camping-car ou leur bateau …

Salé fait figure de banlieue populaire de Rabat, la vie y est moins chère qu’à Rabat et plus « authentiquement » marocaine… vous y croiserez très peu d’européens et encore moins de « touristes » tout court.

Nous y avons pourtant visité un magnifique Ryad en cours de rénovation.





Rabat, capitale du Maroc ensuite, avec son tramway flambant neuf qui vous emmène (si on oublie de s’arrêter !) jusqu’aux beaux quartiers des universités, de la bibliothèque nationale...

Titouan, heureux comme un pape dans le tram

















la tour Hassan et le mausolée du défunt roi Mohammed V...





sa médina également, la « FNAC » c’est-à-dire le quartier dédié à la téléphonie, l’informatique, les films sur Cd-rom à 5 Dirham (0,50 centimes d’euros)...


et ses alentours, le quartier des Oudaïa enfin, dans les tons blanc et bleu, surplombant l’entrée de la passe et les cimetières de Salé et de Rabat... 




les petites barcasses de pêcheurs qui nous ont traversé le Bouregreg pour nous ramener à la marina…



Cette première escale à la marina Bouregreg nous a surtout permis de rencontrer Gilles et Ghislaine, avec qui nous avons tout de suite sympathisé… Jeunes retraités en mal d’aventure, bretons bretonnant et voyageant sur leur voilier Fleur de Mer depuis deux ans et qui ont trouvé à Salé un petit Ryad à retaper pour finir leur vieux jours une fois leur tour du monde terminé… Ils nous ont accueilli à bras ouvert et nous ont pris sous leur ailes pour nous faire découvrir les environs… Merci à vous deux ! Nous espérons vous revoir très bientôt sous d’autres latitudes… Départ prévu l’année prochaine… nous tenons le compte à rebours !



Nous avons également rencontré Dom et Joséphine, nos adorables aixois, jeunes retraités (encore… j’ai toujours dit : vivement la retraite !!) qui ont décidé également il y a deux ans de parcourir le monde sur leur voilier Notos… mais qui malheureusement rencontre depuis quelques temps des problèmes vaec leur M… (moteur, mot tabou à ne pas prononcer devant eux). Nous espérons également vous revoir très bientôt, en bateau, en vélo…

Apéros pontons, sardinade ou apéros tout court se sont succédés (à chacun son tour pour les invitations…) avec également David et Virginie du voilier Marjalou venant de Port Napoléon (Port Saint Louis du Rhône), Marlyse et Olivier, nos suisses sur leur voilier Maolis… Bref, on se sent vite chez soi et ça flaire bon comme l’été à Port Corbières avec nos amis de la panne 3…

Ghislaine, Joséphine et Virginie
de gauche à droite
David, Dominique et Gilles
de gauche à droite



Balade à Rabat, un vendredi, en direction du Dar Naji pour aller manger le couscous... 








Karim et Etel ont quand même fini par arriver, nous livrant notre annexe et autres matériels attendus et nous amenant notre Jean-Pierre et notre Hélène, heureux mais encore fatigués d’avoir terminé leur jolie maison … Nous en avons profité pour les balader dans Rabat et partager le fabuleux couscous du Dar Naji, fantastique restaurant où on a été reçu comme des pachas, dans un très beau décor marocain et où on a mangé de délicieux tajines et couscous…  … Mater le plat… j’en salive, rien d’y repenser !!!

 THE couscous...
 Jean-Pierre et Hélène
Nos deux minots... Karim et Titouan


















Mohammedia & Casablanca du 21 au 26 octobre 2012… Reçus comme des Pachas… 

Départ de la marina Bouregreg au petit matin, après les sacro-saintes formalités auprès de la police et des douanes et de gros bisous à Gilles et Ghislaine, levés à l’aube pour venir nous dire au revoir…





La fameuse passe de Rabat qui permet d'accéder au Bouregreg... 











Etel nous suit de près pour nous châler en cas de problème car après vidange du moteur, nettoyage et/ou changement des filtres, biocide dans le réservoir, notre moteur nous joue encore des tours pour sortir de la passe et franchir la barre (vagues formées à l’entrée de la passe et qui déferlent). J’ai la tête au fond de la cale moteur et je « pompe » la pompe à gasoil dès que Francis (petit nom donné à notre moteur… M…) baisse de régime… Hum, l’odeur de gasoil, la barre franchie et la houle… Doux mélange qui vous donne envie de vomir… Je résiste mais pas Titouan qui, pour la première fois, me « rend » son biberon sur la table à carte !!! Il s’en est remis bien plus vite que moi, a mangé normalement son repas de midi et a passé le reste de la navigation à jouer puis à dormir sous sa « habane »...

Gwen Brug... 
Non, non, on fait la course avec personne !!


Rabat – Mohammedia 40 milles nautiques environ… nous sommes arrivés en milieu d’après-midi, accueillis par le maître de port, Monsieur Noujoumi… Et rebelote pour les formalités : police, douanes, gendarmerie maritime.

Mohammedia, port de plaisance, mais surtout port de pêche et port pétrolier … la ville est le siège de la Samir, une des plus grande raffinerie du pays…




Notre escale a été marquée par nos rencontres avec les amis et les parents de Karim qui nous ont accueillis et reçus dans leurs maisons respectives… comme des Pachas… Les parents de Medhi tout d’abord, à Mohammedia… puis les parents de Karim, à Casablanca où nous visiterons, avec Hélène et la mère de Karim, Gilberte, la place de Habbous, déjeunerons à la Sqala…

Les Habbous, "nouvelle" médina de Casablanca... en tout cas, place touristique...

Une des meilleures patisseries de Casablance... chez Bennis aux Habbous 
(hormis la boulangerie patisserie Amoud qui fait de délicieuse pastillas...)
 A l'interieur de chez Bennis
Karim et ses parents, devant La Sqala
Qui c'est, çà ??












Tajine, mouton confit, briouats farcis à la viande ou aux fruits de mer, idem pour les pastillas, petits gâteaux marocains, salades de fruits avec ces petites graines rosées de la grenade … Hum !!!

Patrick a encore passé beaucoup de son temps à travailler sur le bateau : vidange et démontage du réservoir de gasoil, lavage, montage, etc… Bien lui en a pris : notre réservoir était rempli de cette boue gélatineuse, révélatrice de bactéries… Pas étonnant que Francis n’apprécie pas !!


Mohammedia, c’est aussi la rencontre de Ben et Corinne sur leur voilier Bozou, nos nouveaux z’amis, jeunes trentenaires partis de Sète, pour un vrai tour… jusqu’en Polynésie, avec la ferme intention de s’y installer… ainsi que la rencontre de Jean-Pierre et Jean-Claude, jeunes quinquagénaires, sur le voilier Nahema, en partance pour les Antilles.

Coup de sud sur coup de sud, nous finissons tous par partir lors d’une petite fenêtre météo, bien décidés à rejoindre les Canaries… Nous sommes le samedi 27 octobre, départ à 8h45… Gwen Brug est « derjo » comme d’hab. !! Je vous l’ai déjà dit : on n’est pas du matin !!!

Route vers… , du 27 au 30 octobre 2012

Cette petite fenêtre météo nous a gratifié d’une bonne houle au départ qui me rend tout de suite vaseuse !! Mais nous avançons à la voile… C’est au moins ça ! Nous communiquons par VHF avec Etel et Bozou… En toute fin de journée, le calvaire du moteur commence … et cela va durer plus de 24 heures… Pétole, pétole, pétole… Etel et Bozou avancent nettement plus vite que nous au moteur, nous les perdons rapidement de vue… La nausée ne me quitte plus et ne me quittera qu’à notre arrivée à Agadir… Patrick n’est pas mieux que moi, pour d’autres raisons… le moteur lui tape sur les nerfs… Il n’y a que Titouan qui continue à faire sa vie… Manger, pot, bibi, film, jouer avec son camion « Maack », etc.

Nos petits moments de plaisirs sont tous ces oiseaux qui nous suivent : principalement, diverses espèces de sternes, ainsi que des fous de bassan… je commence à me documenter dans les livres spécialisés que nous avons emmenés… Patrick, quant à lui, les connaît déjà assez bien… Des petits moineaux (là, je ne peux vous préciser leurs noms… je n’ai pas encore trouvé !) sont même venus trouver refuge dans le bateau… oui, DANS le bateau… ils rentrent et sortent… L’un d’eux est même venu se reposer dans la soute, à l’avant…


Nous arrêtons ENFIN le moteur le dimanche soir vers 21h… nous marchons alors à la voile avec 9 – 10/12 nœuds de vent, plutôt au portant et ce, toute la nuit… Nous dormons à tour de rôle dans le calme : du vrai repos !

Toute la matinée de lundi, nous avons les mêmes conditions que la nuit… c’est cool, cela nous a permis d’avancer à une vitesse moyenne de 6 nœuds… Vers 13h, le vent forcit rapidement… Patrick prend rapidement un premier ris puis un second et nous filons sous trinquettes avec des rafales à 30 nœuds… cela devient fort et la mer se forme très vite, hachée…

En plus de ces conditions qui me semblent dantesques, nous avons de l’eau dans les fonds, notre capote n’est pas définitivement pas étanche… Malgré le repos de la nuit précédente, nous sommes quand même fatigués… Après consultation des fichiers météo qui annoncent du rouge pour les heures suivantes, notamment en direction des Canaries, nous prenons très vite la décision de nous replier vers la côte, direction Agadir…

A dire vrai, c’est la première fois que nous baissons la tête face aux éléments… Et pourtant, nous en avons déjà pris des coups de tabac avec notre bon vieux Gwen Brug… Peut-être parce que Titouan est maintenant à bord avec nous ! Peut-être… En fait, on est vraiment partis fatigués de Mohammedia… Nos escales marocaines ont été bien remplies de fêtes et apéros en tout genre… plus, courses, lessives, bricolage, balades, pousse la poussette, chaleur… je vous assure qu’on ne s’est pas ménagé… vivement le mouillage !! Je sais… vous n’allez pas nous plaindre !

Bref ! Nous reprenons du poil de la bête, une fois la décision prise de nous replier et voilà que j’aperçois une tornade au loin… qui vient gentiment vers nous !!! Puis quelques grains sous des nuages sombres et bien gorgés…


Plus nous avançons vers la côte, plus les conditions s’améliorent… Vers 20h, Patrick roule la trinquette et déroule en partie le génois… La mer se calme petit à petit tout au long de la nuit… On arrive même à faire du moteur quand le vent devient trop oscillatoire. Au petit matin, nous apercevons la côte marocaine, le temps est pluvieux…

A 10h30, nous nous amarrons dans la marina d’Agadir… Ben du voilier Bozou est venu nous accueillir… « On est content de vous voir ! » Nous aussi, Ben, on est vraiment content de vous voir là ! Nous retrouvons également Nahéma, Grenouille, Bizzim, Jacaranta… quelques autres voiliers partis également de Mohammedia ou de Rabat et bloqués là cause weather no good ! Speak english Papa ! Reste Etel qui a décidé de continuer vers les Canaries et dont nous n’avons pas de nouvelles…

Nous n’aurons même pas pêché… Le cœur n’y était pas !

… Agadir, du 30 octobre au 6 novembre 2012… Arrivée pluvieuse, escale heureuse !

Le Maroc ne veut plus nous laisser partir, pour notre plus grand plaisir… même si Agadir, c’est Disney Land version marocaine… on avait quand même… quand même… Zara (Homme, Femme, Enfants), Geox, Beppi, Lacoste, etc, sur les quais de la marina… je suis même allée chez le coiffeur, chez Richflor… et regardez moi ça, ma bonne petite coupe courte, plongeante, comme à la maison… Pour 180 Dirham (moins de 18 euros). Que demande le peuple…



D’ailleurs, après Dieu, Le Peuple et le Roi… Epitaphe inscrite sur la colline, illuminée de nuit, sous la vieille casbah d’Agadir ou plutôt ce qu’il en reste… Agadir a en effet extrêmement souffert d’un tremblement de terre en 1960 et c’est à la suite de ce séisme, que la ville a été reconstruite pour devenir la plus grande station balnéaire du pays.


Nous retrouvons sur le ponton, par le plus grand des hasards, Papape, le voilier de Ludo et Aline, avec leurs deux petite fille, Maïlys et Margaux, partis de Marseille il y a un an… avec entre temps une escale d’un an à Sète suite à des problèmes de moteur. Nous les connaissons depuis quelques années… La famille prépare, comme nous, le voyage depuis longtemps… Leur escale marocaine à Agadir durera également un an, Ludo continuant de travailler en alternance (6 semaines de travail, 6 semaines de repos) comme marin sur des barges affectées au fonctionnement des plateformes pétrolières au Gabon (transport de matériel, de passagers, etc).

 Aline et Ludo
Maïlys, Titouan et Margaux













Et je suis RAVIE… En plus de Margaux (3 ans ½ ) et Maïlys (7 ans ½), Titouan trouve de nouveaux « pépains » (traduction : copains) : notamment Guïpuro, adorable petit garçon de 3 ans, du voilier Papillon, et qui navigue avec ses parents Héloïse et D’Jo… qui ont déjà fait un tour du monde, avec leur sac à dos !

 Guïpuro et Titouan...
... jouant avec Grace & Mark dans le cockpit

Grace (7 ans) & Mark (3 ans), nos petits anglais de la panne s’invitent régulièrement sur Gwen Brug pour venir jouer avec notre petit monstre…

Nous passerons beaucoup de temps à papoter, partager sur le catway avec également Fabrice et Patricia, leurs enfants Julie et Pierre du voilier Soul Nomad, entièrement construit par Fabrice et sa femme : une vrai splendeur qui fait baver Papa ! Ainsi qu’avec Les Mouettes, nos bretons Bertrand et Agnès partis pour une année avec leurs trois enfants, pour un petit tour via les Antilles ; Jean-Luc, Isabelle et leur fille Taïna, sur leur voilier Halley, partis du Marin en Martinique pour un nouveau tour et retour…

 Fabrice
 Soul Nomad
 Les Mouettes
Maïlys, Julie, Taïna et Jeanne
de gauche à droite











Deux jours de pluie nous bloquent à la marina puis j’enchaîne les lessives, à la main, à la machine… il faut faire sécher les cirés, les coussins… bref, tout le bateau qui était trempé jusqu’aux varangues ! J’enchaîne aussi les vaisselles dans le cockpit : toutes les arrivées et évacuations sont bouchées, tellement l’eau du port est sale… Le capitaine s’occupe à nouveau de Francis et change encore les filtres du moteur, pour être sûr d’être débarrassé de ces saletés de bactéries… Lave et éponge les fonds du bateau…



Patrick se fait une petite sortie au souk avec Ludo et Aline… Quant à Titouan et moi, nous irons nous promener jusqu’à la Vallée des oiseaux (parc animalier), petite balade entrecoupée d’une visite (imposée par mon petit monstre) de la ville en petit train (« Tchou tchou !! ») : je confirme, Agadir est réellement une « contrefaçon » de Disney Land ! Nous finirons par le Marché central (marché couvert, très clean) où je trouve une boucherie vendant du porc !! J’y fais les dernières appro avant le départ : lard, rôti de porc fumé (un délice), légumes, pain, etc.

Nous partirons le jour de la Marche verte, fête nationale célébrant l’indépendance du sud-Sahara marocain, vers 17 heures, quand les douanes, la police et la gendarmerie maritime daigneront nous rendre tous nos papiers…

Nous partons avec Soul Nomad et Halley. Bozou partira le lendemain.

La suite au prochain épisode…

NB : j’ai oublié milles choses, milles anecdotes à vous raconter… comme par exemple : depuis Rabat, Titouan se lève tout seul de son lit au petit matin pour venir nous rejoindre dans le nôtre, à 29 mois, il mesurait 93,5 cm, comme l’indique maintenant la toise que nous avons marquée sur le mât, Titouan arrive maintenant à dire "Maagoo", nous n’avons toujours pas essayé notre petit chauffage Sigmar malgré la fraîcheur des soirées marocaines…

Lu, relu et/ou en cours :
Un enfant sage, Jean-Louis Bredin, collection Folio, Ed. Gallimard
Contes de Portes marocaines, Leïla Chellabi, livre numérique
La belle vie, John Dos Passos, collection L’imaginaire, Ed. Gallimard
Hiver arctique, Arnaldur Indridason, collection Policier Points, Ed. Métailié

Depuis Marseille, départ du 9 août 2012 jusquà Agadir…
Loch total : 1723 milles nautiques parcourus
Heures de navigation : 388,5 heures, soit un peu plus de 16 jours en mer… seulement !