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jeudi 30 août 2012

Minorque - de Fornells à Mahon


Minorque – le 29 août 2012

Cela fait déjà une semaine que nous sommes arrivés à Minorque, après une traversée de 50 heures tout juste (porte à porte, ou plutôt port à cala) nous menant dans la baie de Fornells au nord de l’île… Il faudrait donc que je m’attèle un peu plus sérieusement à l’écriture du blog.












Arrivée sur Fornells



La traversée

Notre départ de Port Corbière s’est passé d’un façon quelques peu « étrange » : nous avions prévu de partir le samedi en soirée après avoir astiqué le bateau, réapprovisionné le bord et passé faire un petit coucou à Jocelyne à la laverie d’Ensuès… mais le moteur a refusé tout net de démarrer malgré les travaux de Patrick et Jean-Marc la veille et les amis venus nous dire au revoir avec café, champagne et petits gâteaux… Nous sommes finalement partis le lendemain matin « incognito » après quand même un dernier « au revoir » à l’équipage d’Etel et à Edmond A… le moteur marchant à merveille après une ou deux bricoles de Patrick au fin fond de la cabine de Titouan. C’était THE Fusible… La mécanique est devenue pour moi (humble matelot et scribe à mes heures) une science de sorcier !!

Nous sommes donc partis vers 11 heures par grand beau et légère brise de 8 à 10 nœuds… Salut Le Frioul, le Phare du Planier… Salut Marseille, Notre Dame de La Garde… Garde un petit œil sur nous... Nous t’en serons reconnaissants.

Bref ! La traversée s’est bien passée. Nous avons alterné voiles et moteur, le vent oscillant entre « rien » et 12 ou 13 nœuds maxi. Notre navigation a donc été assez confortable, sauf pour le capitaine qui n’a pas beaucoup dormi… Nous avons organisé nos quarts de sorte que Patrick fait le 1er jusqu’à 1 heure du matin, moi le 2nd jusqu’à 4 heures puis lui à nouveau pour le 3ème quart afin que je puisse m’occuper de Titouan à son réveil mais le capitaine ne retourne pas se coucher… Organisation à revoir… parce qu’un capitaine fatigué, c’est pas bon du tout !! 



Absence de lune, nuits fraîches et humides… Qui nous a parlé d’une capote ??





Faut bien s'occuper, on apprend à faire de la photo !


Avis à la population (information d’une très grande importance) :
nous n’avons rien pêché… rien de rien ! Et pourtant, les thons étaient au rendez-vous. Que de chasses avons-nous observées, de près ou de loin aux jumelles ! Rien ! Et un rapala en moins dans la boite, bouffé tout cru par un « thon thon »…

Titouan a vu ses premiers dauphins… Ils lui avaient donné rendez-vous tous les jours entre 10 et 11 heures. Pour lui, la traversée s’est également bien passée. Il a plutôt bien dormi dans sa bannette du carré mais il était quand même content de retrouver sa cabine à Fornells. Il a vaqué à ses occupations à peu près normalement, jouant de-ci de-là dans son bateau, principalement avec ses Playmobil et Lego  ou regardant ses dessins animés favoris (Oui-Oui et Didou)… Il aime bien finalement être à l’intérieur et il n’en sort que quand on l’appelle voir le « bato des pihates », les nombreux oiseaux qu’on a pu observer, papa « pesser poissons » ou encore les dauphins…

Titouan écoutant de la musique. 



Baie de Fornells

Nous avons passé trois journées dans la baie de Fornells, mouillés dans un premier temps dans une petite cala à l’entrée de la baie et proche du port de Fornells, puis dans un second temps près du petit fortin au milieu de la baie, histoire de changer de paysage. Contrairement à d’autres bateaux, nous n’avons pas eu de problème au mouillage. Notre ancre a toujours bien tenu malgré des fonds d’herbes.

















Ce fut une escale de repos, de baignades et de petites balades dans le bourg de Fornells.

Fornells est une petite bourgade touristique et finalement… sympathique. Le centre ville est petit et l’ambiance y est familiale. Nous nous sommes arrêtés manger quelques tapas, boire la bière du soir, trouver une mauvaise connexion internet et faire quelques achats (essence et gasoil, un peu de frais pour les appro et notamment petits calmars que nous avons cuisinés à la provençale, le « queso » fromage spécialité minorquine.




















La chaleur en journée était vraiment intense. Nous profitions donc de la petite plage le matin tôt ou l’après-midi assez tard. Titouan nous réclame à corps et à cris « a l’o, a l’o » et « bato titou » (traduction : l’annexe)… pour se barrer « naller » (version habla espanòl). Nous avons délaissé le gilet Nabaiji (sauf pour l’annexe) pour les brassards (de la même marque) et… il s’éclate. Il fait de plus en plus de progrès : il bat des pieds, fait la planche, tourne sur lui-même… bref, finalement il nage maintenant tout seul à côté de nous et il y prend beaucoup de plaisir.

En parlant de l’espagnol, on galère, on galère… tous les deux ! Nous n’avons pas rencontré d’espagnol parlant le français… Par contre, on arrive à se faire comprendre en anglais… Il va falloir s’y mettre dare-dare !

Nous avons rencontré Mila et Alex du bateau « Lune de Miel » : équipage espagnol sur bateau français et qui plus est, Brise de Mer 40, immatriculé MA (Marseille), gréé Voilerie Phocéenne… Que le monde est petit… Alex et Mila ont acheté leur bateau à Martigues et sont partis de Fornells, le même jour que nous, pour la Sardaigne… voire plus…






Cala Calderer

Cette petite cala se trouve sur la côte nord de Minorque, après Fornells en direction de Ciutadella. Pour l’instant, elle est notre cala préférée (NB : nous ne sommes pas encore allés à Cala Coves qui se situe sur la côte sud, compte tenu de l’état de la mer par régime de S / SW et qui paraît-il, est très belle).

Nous nous y sommes retrouvés seuls le soir, mer d’huile et  demi-lune (Titouan connaît maintenant bien la lune, il lui parle même : « Lune, viens ici ! ») en compagnie de petites biquettes que nous devinions dans la nuit par leurs bêlements. Nous y avons dégustés quelques oursins, les 1ers de l’année (Titouan des tartines de beurre à gogo et ni les 1ères ni les dernières de l’année !!) et le capitaine a pêché le lendemain matin à la fraîche, deux mérous.



Cette petite cala est restée assez sauvage, malgré la présence de randonneurs dans la journée, avec sa petite bergerie et un antique hangar à bateau à droite et son petit cabanon à gauche, sa grande plage et son énorme tronc en bois flotté en plein milieu…

Cala Fontanella

Toujours sur la côte nord, en direction de Ciutadella, nous avons mouillés le lendemain dans la Cala Fontanella, à proximité de ses petits cabanons de pêcheurs, bâtis dans la roche et faits de bric et de broc, que nous sommes allés visiter de plus près…
J’y ai fait mes premiers yaourts (Merci Alex, tes petits pots sont parfaits, pour ma cocotte, pour mon frigo, pour Titou…).

Cala Algayerens

Le même jour, nous avons décidés d’aller mouiller pour la nuit dans la Cala Algayerens, juste en face de la précédente… et bien nous en a pris… Un bateau français, mouillé à coté du nôtre, nous avertit d’un fort coup de vent de N / NW Force 8 avant de prendre la poudre d’escampette. Nous avons décidés de rester et de manger tranquillement nos poissons pêchés du matin et sommes allés remouiller à proximité afin d’être mieux protégés de la mer…

La houle a commencé à se lever avant minuit puis a grandi, grandi… et le bateau est devenu un tambour de machine à laver… Heureusement que nous avions quittés notre mouillage de Cala Fontanella, beaucoup plus exposé. On a passé la nuit avec Patrick à caler tout ce qui pouvait faire du bruit. Ca bougeait dans tous les sens. A partir de trois heures du matin, nous entendions les vagues déferler sur la plage de la cala… Impossible de dormir, excepté pour Titouan qui a ouvert un œil bien plus tard et qui a fini par se rendormir illico presto…

A cinq heures, nous avons décidés de partir, tout comme un bateau anglais qui était également resté mouillé là… Direction Ciutadella par vent de N / NW 25 nœuds maxi, sous trinquette seule mais avec une mer d’enfer !! Le capitaine était en grande forme, le matelot un peu malade. Nous sommes arrivés vers 7h30, épuisés à …

Ciutadella – Cala Degollador

Journée de repos et de mise en ordre du bateau après nos émotions de la nuit. Nous sommes allés nous balader dans la ville de Ciutadella en fin d’après-midi. Très jolie ville, très aseptisée, qui me fait penser à Aix-en-Provence, par ses boutiques, par son ambiance bourgeoise, ses rues pavées, son architecture à la fois ancienne et hyper clean…



Notre mouillage est loin d’être sauvage : nous sommes entourés de maisons genre Miami Beach, immeubles neufs, ferries, etc… nous en partirons le lendemain, sans traîner…

Cala Tale – Cala Santa Galdana

Cala Tale est une très joli crique. Eau turquoise, plage de sable blanc. Malheureusement, la mer était encore agitée et il y avait quelques méduses. Nous sommes quand même allés sur la petite plage mais notre activité principale a consisté à faire des châteaux de sable plutôt que de « naller », au grand désespoir de Titouan qui avait du mal à comprendre pourquoi on ne pouvait pas aller dans « l’o ».

Compte tenu de l’état de la mer, nous sommes allés rejoindre Cala Santa Galdana plus loin sur la côte sud en direction de Mahòn. Nous avons dormi d’une façon assez …. (comment dire ??) … médiocre, vu le ressac. Marre, marre, marre de cette mer hachée, agitée… vivement l’Atlantique !! Le capitaine n’arrête pas de grogner.

Illa del Aire

Nous voulions partir tôt dans la matinée… mais le gros alternateur du moteur nous enquiquine… Patrick bascule sur l’autre alternateur et du coup, se prend encore une grosse suée… Vivement les glaçons, les manchots, les williwaws, le pisco… Le matelot a bien failli aussi « péter » le guindeau… Le matériel nous résiste… Bref, nous arrivons quand à partir direction Mahòn, espérant y trouver un refuge un peu plus calme que la nuit précédente.

Après quelques heures à tirer des bords puis à subir la mer au moteur (les cervicales du capitaine ont morflé, son moral au plus bas… mais le matelot résiste et le mousse rayonne !), nous atterrissons Illa des Aire à la pointe Nord Est de l’île et … Miracle ! Mer plate !

Nous sommes allés nous dégourdir les jambes sur l’île en fin de journée, baladant jusqu’à son petit phare en compagnie de petits lézards noirs (espèces endémiques de l’île, paraît-il) et de « cousins » (l’animal aux longues oreilles dont je ne peux vous parler, je vous écris du bateau !!).

Après une bonne nuit de sommeil, nous partirons en début de matinée pour Mahòn d’où je vous écris aujourd’hui …

La suite au prochain épisode…



1 commentaire:

  1. Merci pour ces premières histoires... On vous embrasse. Fabien et Isa

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