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mercredi 26 septembre 2012

Des Baléares à Carthagena - Sud de l'Espagne


De Porto de Soller (Majorque), via Ibiza et Formentera, jusqu’à Carthagena (Espagne)
Lundi 24 septembre 2012

***
Majorque – Porto de Soller
Vendredi 14 septembre 2012

Une des escales à terre des Baléares que nous avons appréciée… Porto de Soller, situé sur la côte Ouest Nord Ouest de l’île de Majorque, donne l’impression d’un petit port sur un lac de montagne… certes, il faut oublier la houle qui fait « rouler » Gwen Brug depuis deux jours…



Reprenons depuis le début… Après une bonne nuit de sommeil, nous avons passé la journée de mercredi au bateau, le capitaine devant réparer notre annexe (« Johnny Jumper ») qui prend déjà l’eau… Silicone, bouchon, séchage… les journées passent vite même si nous restons au bateau : le matin est généralement consacré au bateau (rangement, bricolage, lavage, rinçage, jeux, cuisine, etc), l’après-midi sieste, lecture, blog, tri des photos, etc et la soirée à nouveau jeux, dessins animés, douche & bain du Pacha, cuisine, etc… j’en oublie…

Nous prévoyons une sortie à terre pour le lendemain : nous avons repéré un petit train / tramway qui apparemment nous mènerait vers Soller, le village proprement dit… Titouan passe sa journée à répéter « TchouTchou !», ce qui nous donne un bon prétexte pour le faire manger, aller sur le pot, ne pas faire de colère… Bref, la « carotte »… SAUF que …

Un orage éclate dans la nuit de mercredi à jeudi : éclairs, tonnerre, un beau gros grain qui rince le bateau … puis rafales jusqu’à 30 nœuds… (mouillage à 6m de fond, 30 mètres de chaîne, rien ne bronche comme d’habitude - le problème, ce sont les autres bateaux qui sont vite en panique, il faut donc les surveiller de près) et enfin… cette houle qui depuis ne s’arrête plus … d’où ces deux dernières nuits où nous avons dormi en pointillés…

Nous sommes quand même allés à terre hier en fin d’après-midi pour balader dans les petites rues autour du port… Nous avons enfin découvert une laverie, des petits supermarchés et puis il y a à foison des restaurants, bars, hôtels mais rien à voir avec Santa Ponsa… l’endroit est vraiment agréable, la clientèle plutôt anglaise chic… Porto de Soller est, selon ce que j’ai pu lire, une des premières stations balnéaires de l’île… Les hôtels sont plutôt vieillots d’aspect extérieur mais très classes à l’intérieur… Nous sommes allés boire notre bière du soir à l’Esplendido, Hôtel **** (Mazette !), espérant pouvoir récupérer leur mot de passe WiFi (nous recevions leur signal du bateau …) Hôtel très classe, très design où nous avons été très bien reçus malgré notre allure de « routs »… Nous ne sommes toutefois pas arrivés à nous connecter, même à l’intérieur de l’hôtel, bien que nous apprenions qu’il n’y a pas de mot de passe, pour une fois ! En Espagne, et tout cas aux Baléares, tous les réseaux WiFi que nous captons sont protégés … C’est super rageant !!

Et aujourd’hui fut le grand jour (D-day) pour Titouan qui a enfin pu monter dans le petit train qui relie le port au village… Vous auriez vu cette mime de « réjoui » qu’il avait… Arrivés au village, on a eu droit à la colère en descendant… puis il l’a cherché à chaque coin de rue … jusqu’à ce qu’on le reprenne pour le retour… et rebelote, colère en descendant… c’est dur de devenir grand !




On a fait une belle petite balade dans toutes ces petites ruelles qui sont quand même très touristiques… Visite traditionnelle de l’église où on a croisé San Agustin ….



Puis on a improvisé un petit pique-nique sur la place … Enfin on est allé dans ces petites rues où les « vrais » gens vivent, jetant des coups d’œil dans leur maison… on est allé dire bonjour aux chats … on a vu les enfants rentrer de l’école…




De retour au bateau, Titouan est tellement excité qu’il n’arrive pas à trouver le sommeil pendant que je vous écris, si bien que nous décidons rapidement de retourner à terre pour que je puisse mettre à jour le blog et faire une lessive à la laverie …

*** 10 jours plus tard …

Je relis mon dernier « post » préparé de et sur Porto de Soller en date du 14 septembre 2012 (ci-dessus) que je n’ai pas pu publier (c’est-à-dire mettre en ligne sur le blog) …

Il faut que vous sachiez que sur Blogger (c’est-à-dire Google qui fournit la « superstructure » pour la création d’un blog… mais vous avez d’autre fournisseur ou éditeur de blog, comme Overblog, Eklablog et j’en passe … j’ai choisi Blogger parce qu‘étant filialisé Google, il ne risque pas de disparaître du jour au lendemain et surtout, il n’y a pas de pub qui vient parasiter le blog… genre, vous visualisez le blog et on vous vante les caractéristiques du tout nouvel écran plat… ça casse tout le charme du voyage !), chaque article est un « post » que vous préparez, fignolez et que vous publiez…

Une fois publié, un « post » peut être modifié, mis à jour, etc. Lors d’une prochaine bonne connexion, j’envisage d’ailleurs de compléter mes précédents « posts » de photos supplémentaires pour votre bon plaisir… mais le plus dur, à vrai dire, dans la mise en ligne d’un post, c’est de télécharger les photos, de les placer au bon endroit pour illustrer mon blabla ! Pour cela, il faut une connexion au top !

Et la dernière fois, cela m’a rendu… « chèvre ! » car lors de la préparation de mes derniers posts (publiés mi-septembre de Porto de Soller), j’ai mis plus de 2 heures à télécharger les photos tellement notre connexion internet était mauvaise… mais j’ai réussi à les publier… Par contre, le tout dernier sur Porto de Soller (ci-dessus) et le mail général d’information de mise à jour du blog (mon fameux « GwenBrug Newsletter » via Yahoo, youyou !!! c’est NOUS !!!), je n’ai pas pu…

La petite histoire… Titouan ne dort pas, nous repartons en annexe (qui prend toujours l’eau, soit dit en passant…), bien décidée que je suis, à laver mon linge et mettre à jour le blog… genre, j’arrive toujours à faire deux choses en même temps… comme dans la « vraie » vie… Et bien non ! Certes, nous arrivons à laver notre linge mais je galère au bar à mettre le blog à jour (les photos… je vous dis !) … Patrick ne comprend pas que cela me prenne autant de temps, il veut voir la météo… me demande si je ne veux pas trop en faire, comme d’habitude… Alors là, je jette l’éponge !!!! Titouan s’énerve aussi et la connexion est tellement mauvaise que Patrick n’arrive pas à prendre la météo… Du coup, on est rentré au bateau tous un peu énervés !!!

On dîne, puis on déroule notre petit rituel du soir : le pot pour Titouan et la petite toilette d’avant la nuit, une petite histoire si bébé n’est pas trop fatigué ou alors, il joue encore un petit peu pendant que maman fait la vaisselle, puis le sacro-saint bibi du soir, la mise au lit (il faut que tous les doudous fassent dodo sous la même couverture que Titouan : l’éléphant, le chien, Nounours, des fois barbapapa… ils sont nombreux à dormir dans cette cabine !).

Et là, pendant que je m’évertue à étendre un peu partout dans le bateau tout le linge mouillé ramené de la laverie… miracle, Patrick arrive à se connecter du bateau sur Espendido (vous savez, notre Hôtel **** dont je vous parlais plus haut), il est 22 heures et des brouettes. Je m’attèle au blog … et vous connaissez la suite…

Le lendemain, Gwen Brug est transformé en étendoir : il faut finir de faire sécher le linge. 



Nous identifions également LE problème de l’annexe : tout l’arrière babord se décolle et se désolidarise de la coque rigide… Nous décidons donc d’acheter de la colle néoprène pour colmater provisoirement la brèche et contactons Karim afin de savoir s’il est d’accord de nous céder et emmener son annexe zodiac jusqu’au Maroc, où nous devons nous retrouver d’ici quelques semaines…

Nous partirons finalement de Porto de Soller le dimanche matin, le frigo rempli et les équipées pleines de victuailles, direction le Sud… Ibiza. Nous pensions quand même faire une halte « dodo » près de l’Isla Dragonara à la pointe Sud Ouest de Majorque. 



Mais les mouillages que nous avions repérés étant bondés (le dimanche, les majorquins sortent faire leur petit tour hebdomadaire en mer, plus les bateaux de loc. qui partent de Palma, cela fait du monde…) et le vent nous étant favorable (Est Sud Est) , nous filons et nous filons tellement (à une moyenne de 6/7 nœuds sous grand voile et génois, malgré une mer passablement agitée) que nous arrivons au Nord d’Ibiza, Cala Portinatx (prononcez « portinatch », un peu à la coooorse !!!) vers 23 heures 30 et dormons du sommeil du juste !




Ibiza - Cala Portinatx

Au petit réveil, agréablement surpris, nous découvrons une petite cala plutôt sympathique… Nous nous attendions aux barres d’immeubles, hôtels, etc… version tourisme de masse qui fait maintenant et malheureusement la réputation de cette petite île. Et bien, non… tout y est à taille humaine… certes, il y a le « youyou » qui fonce à toute allure en plein milieu des bateaux au mouillage, en tirant le mec qui a rêvé toute sa vie de faire du ski nautique et qui paie une fortune pour 15 min de frissons (idem avec la version « bouée  - je me prends des plats et j’adore ça !! »). Il y a aussi le cata, battant pavillon anglais, qui se pointe musique techno à fond avec à son bord des ruskies (le bateau s’appelle « Myrussia »…) et notamment la blonde sortie d’un magasin de poupées … russes ! Il y a des méduses énormes, qui ne font pas envie de mettre un doigt de pied dans l’eau… mais je vous assure, c’était bien !

Patrick a procédé au recollage de l’annexe, aidé de Titouan. Le cockpit a été transformé ensuite en piscine (bassine, jouets et nous voilà partis pour une séance de jeux à tout va !)

Nous en sommes repartis le lendemain matin pour longer l’île par l’ouest et avons découvert une magnifique côte bordée de falaises et de petits îlots, ici et là ... Comme d’habitude, la côte au vent est belle… 






Nous nous régalons jusqu’à ce que nous arrivions dans la baie de San Antonio où nous trouvons une eau sale et un environnement genre « fête à neuneu »… 



Nous décidons de lever l’ancre le lendemain à l’aube pour continuer vers le Sud, direction Formentera, où nous nous étions arrêtés il y a 7 ans quand nous avons ramené Gwen Brug de Lézardrieux …

Au sortir de la baie de San Antonio, nous trouvons une forte houle et un bon petit vent d’Est… nous passons les îlots de la pointe Sud Ouest sous trinquette puis continuons sous grand voile seule pour arriver à Formentera un peu avant midi.

Formentera – Cala Saona

Nous mouillons à Cala Saona, très bien protégée du vent d’est, dans une eau turquoise… le paysage est superbe. Patrick poursuit ses réparations de l’annexe avec du Kevlar… Nous, on a une annexe en KEVLAR, Monsieur !!



Le soir, un bateau vient mouiller non loin de nous. Bateau français, canot de sauvetage datant des années 1920 complétement refitté… trop beau ! Le capitaine nous fera un petit bonjour amical, donnera quelques info météo et moi, je me fais mon petit film… je suis persuadée que (de loin) c’est Romain Duris… cheveux fous, pectoraux version danseur classique, voix grave…



Le lendemain, nous faisons un allez-retour « appro » au Port de Formentera… Notre mission : remplir nos réservoirs d’eau, jeter nos poubelles, faire des courses de frais et un petit coup d’internet… Tout d’abord, c’est l’anniversaire de Loïc qui a 17 ans… ça ne rajeunit pas le capitaine !! On lui a préparé un petit mail pour l’occasion. Et puis, on veut voir ce que nous propose Karim pour l’annexe… La sienne est trop usée et il nous en a dégoté deux sur LeBonCoin… On fait le choix d’une Oversea 2,90 en promo qu’il chargera sur son voilier Etel et qu’on récupérera comme prévu au Maroc… MERCI KARIM !

15 h 45 – Mission réussie : nous retournons nous planquer Cala Saona… car le coup d’est n’est pas terminé… Et Romain Duris n’est pas Romain Duris !!! Nous pouvons donc repartir…

Voyant mon désarroi, le capitaine, pour se venger, refusera tout net de reprendre la mer le lendemain matin : nous sommes vendredi… Il ne faut jamais prendre la mer un VENDREDI !! Et puis le coup d’est est toujours là. Alors on en profite encore un peu...



Titouan et Patrick jouant à la fois aux pompiers et aux tambours sur des saladiers...












Nous décidons de quitter Formentera le samedi matin, débloquons notre ancre de la seule caillasse qui gît au fond des eaux de la cala (je lui avais bien dit au capitaine de se dégager de là avant de mouiller ! m’écoute jamais !), cap au 230° en direction de Carthagena qui se trouve à 130 milles à peu prés, au Sud de l’Espagne…

Traversée vers Carthagena

La fin du coup d’est nous a permis de naviguer sous grand voile et génois de midi jusqu’à 17 heures puis calme plat, mer d’huile et donc moteur jusqu’au lendemain midi. On a plutôt bien alterné les quarts de sorte que nous n’étions pas trop fatigués la deuxième journée où le vent a décidé de souffler du sud, accompagné d’une houle grandissante, en plein dans le nez… 




En arrivant non loin de Cabo Palos et pour éviter ces conditions désagréables, nous avons décidé de nous arrêter bien avant Carthagena, comme initialement prévu… Mais juste derrière Cabo Palos, dans une petite anse sous le phare, Cala Tùnes… Apéro, douches pour tout le monde, repas, « baharre » avec papa et dodo… On ne s’est pas fait prier…

Le lendemain, direction Carthagena, navigation sous voile puis au moteur le long de la côte espagnole qui était sur cette portion plutôt sauvage (on a vu un vol de flamands roses ! En rang serré, c’était magnifique !) à l’exception du passage près d’un élevage / parc à thons… je ne sais pas ce qu’ils leur donnent à manger mais cela ne fait pas envie de manger du thon en boîte !

Nous sommes arrivés au Real Club de Regatas Cartagena vers 13h30… nous avons été reçus comme il se doit : marin qui vous attend sur le ponton pour vous aider à vous amarrer, eau, électricité, Wifi (au Club seulement et pas sur les pannes malheureusement !)… pour 29 euros seulement la journée… Bonne escale donc, avant de descendre plus au Sud et d’aborder l’Atlantique…

La suite au prochain épisode… en principe au Maroc !


Depuis Marseille, départ du 9 août 2012…
Loch total : 838 milles nautiques parcourus
Heures de navigation : 196,5 heures


samedi 15 septembre 2012

Majorque - jusqu'à Porto de Soller


Majorque – arrivée à Porto de Soller
Le mercredi 12 septembre 2012

Cela fait quand même plus d’une semaine que je vous ai écrit et j’ai pourtant l’impression que cela fait bien plus longtemps… C’est que le temps s’est ralenti pour nous, que nous ne nous ennuyons pas, que nous prenons le temps de faire chaque chose ou alors le fait que chaque jour nous apporte sa part de surprises, de découverte… je ne sais pas encore exactement ce qui me vaut cette impression…

Nous sommes finalement partis de Minorque le mercredi 5 septembre 2012… Les fichiers météo ne se trompaient pas ! Ces deux derniers jours au mouillage nous ont vu faire du tri dans les photos, bouquiner un petit plus… et surtout nous avons fait la connaissance d’Annie et Alain du bateau Arpial (Saint-Nazaire – bateau en acier, 12 mètres, 14 tonnes). Couple de retraités, nous supposons, qui parcourt les mers depuis une douzaine d’année et jusqu’à ce jour principalement l’océan Atlantique… Cap Vert, Antilles, Venezuela, côte des Etats Unis et du Canada… c’est leur premier été en Méditerranée et leur souhait est d’aller hiverner leur bateau en Sardaigne… Nous avons échangé au cours d’un apéro quelques livres, des bonnes info pratiques… Brève rencontre mais fort sympathique.

Nous avons donc décollé en ce mercredi matin ensoleillé, mer calme, de bonne heure (9 heures… pour ceux qui nous connaissent, c’est tôt !!) pour une journée de navigation, alternant voile et moteur, veille et sieste, lecture… nous avons aperçu des GloGlos (globicéphales)… C’est fou comme ils ont l’air calme et tranquille, comparés aux dauphins qui dégagent une de ces énergies…




Nous avons parcouru une quarantaine de milles pour rejoindre la plus grande des îles des Baléares et avons fait notre arrivée Cala de Los Pinos, sur la côte est, un peu avant Porto Cristo. Rien de transcendant dans ce mouillage en bas d’un méga hôtel qui défigure le paysage… des Glass Bottom Boats qui circulent musique techno à fond (boîte de nuit sur l’eau la nuit et promène-couill… la journée).

D’ailleurs, nous sommes assez … je cherche mes mots … stupéfiés par l’urbanisation du littoral de l’île, en tout cas de sa côte est et de sa côte sud que nous avons longé … Palma de Mallorca, n’en parlons pas… même de loin, cela ne fait pas envie… et pourtant je suis certaine qu’il y a tant de choses à voir… Les espagnols n’ont pas su protéger leur île de ces constructions laides faites pour le tourisme de masse…

Bref, continuons… Après la Cala de Los Pinos, nous reprenons notre route au petit matin (toujours 9 heures, ça vous en bouche un coin ! hein !) en direction de Porto Colom plus au sud. Que de pêcheurs rencontrés… on a slalomés au milieu pendant que Titouan jouait avec un bidon étanche, devenu SON bidon (on n’a pas intérêt à y toucher !). C’est fou ce qu’on peu faire avec un bidon…






Porto Colom

Petit port de pêche selon les guides… oui, si on veut, tout est relatif… Il y règne une certaine effervescence malgré le fait que nous soyons début septembre… il y a de nombreux bateaux au mouillage sur des corps-morts. Nous avons besoin de toute façon de faire quelques courses de frais et trouvons à mouiller un peu à l’écart des corps-morts, de l’autre côté du port dans la baie, devant deux petites plages de sable blanc (Arenal Gran y Arenal Petit). Nous y arrivons le jeudi et en repartirons le samedi dans la matinée, après avoir fait nos courses de frais, récupérer et envoyer quelques mails, fait coucou à MamyPapyNou grâce à Skype… Titouan a pu faire du vélo… on est allés tous les jours à la plage… il a peur des poissons maintenant… mais cela ne l’empêche pas d’aller nager et de vouloir sauter dans l’eau … des bras de Maman… « Un, Do, Un, Do, Un DOOOOO » : j’ai bon espoir qu’on arrive bientôt à compter jusqu’à trois …






Week-end dans la baie de Palma de Mallorca 

Nous partons de Porto Colom  pour aller en direction de Palma de Mallorca mais sans trop savoir où nous allons atterrir… le vent et les paysages nous guideront. Nous longeons finalement une côte assez abrupte, certes construite sporadiquement, plus ou moins luxueusement (des fois, plutôt moins que plus) avant d’arriver à l’entrée de la baie de Palma…




Comme nous avons du temps devant nous avant la tombée du jour, nous décidons de filer droit et d’atterrir à l’ouest de Majorque… Cala Portals… Notre sauce bolo faite par Papa était faite… il n’y avait plus qu’à faire cuire les pâtes… j’avais préparé la chaîne pour le mouillage, Titouan était sage comme une image, SOIT une bonne petite soirée en perspective … quand nous croisons un Motor Yacht sortant de la Cala à BLOC… créant des vagues dignes des quarantièmes (Ah, nous, on est marseillais !!!) et inondant la soute par la minuscule ouverture du capot avant, là où passe la télécommande du guindeau… On mouille… Je suis trempée mais je me fais quand même « zieutée » par des Schpounzs et ça fait rigoler Papa !! C’est alors que Papa descend dans la soute et réalise l’ampleur des dégâts… Et là, je peux vous dire qu’il n’a plus rigolé… PLUS DU TOUT ! Le skipper du Motor Yacht, espagnol lui, est maudit sur plusieurs générations, L’ENC … (non seulement, on est marseillais, mais le capitaine, comme vous le savez, est d’Endoûme !). On a vidé la soute, épongé, rincé à l’eau douce … et finalement passé une très mauvaise soirée… Papa n’arrivant pas à contrôler sa colère, il en ressort toujours épuisé, groggy … il a mangé ses pâtes, fumé des clopes et au lit !

Le lendemain, dimanche, après une bonne nuit de sommeil (enfin, Titouan et moi avons bien dormi ! Le capitaine, lui, a fait de mauvais rêves… Tuer l’espagnol … Le retrouver !), nous finissons de ranger notre soute… Finalement, elle est encore mieux rangée qu’avant... puis nous commençons à compter le nombre de bateaux venus mouiller dans la Cala depuis le début de la matinée… plus d’une quarantaine, les uns sur les autres… La Panzer Division était au rendez-vous, que des Allemands… Quand on a vu arriver en plus un Glass Bottom Boat (celui dont je vous parlais plus haut, avec les promène-couill…), on a décidé de … se tirer de là !

Quelques milles plus loin, Cala Refeubetx (ne me demandez pas comment cela se prononce, je ne sais pas !), presque à fleur des rochers, nous avons mouillé au milieu de rien (pas de bateaux à l’horizon ou très peu) avec pour seule compagnie, une petite famille de biquettes… Ah, qu’on était bien ! Sieste, préparation de la canne à pêche (il fallait changer le fil… on a tous participé !) Un peu de pêche sous-marine pour le Capitaine qui est revenu bredouille alors on s’est fait lentilles au petit salé, préparation maman et Titouan s’est REGALE !!

La nuit a été « rouleuse »… on a très mal dormi. On est parti à la fraîche encore plus à l’ouest en direction de Cala Santa Ponsa.

Cala Santa Ponsa

Il a fait très chaud à Cala Santa Ponsa. Titouan n’en est pas arrivé à faire sa sacro-sainte sieste de l’après-midi ! Nous nous sommes donc préparés pour aller à terre et avons fait une bonne balade de Puerto de Cala Santa Ponsa jusqu’au centre touristique de cet eldorado du tourisme de masse... On se serait cru en Schpounsie version Palavas-Les-Flots, des allemands plein de coups de soleil, une urbanisation digne de « beaufland »… il ne faut s’y arrêter que pour faire éventuellement le lien via le bus ou le train vers Palma de Mallorca ou vers les terres (la Calvia) … Nous en avons profité pour faire quelques courses, manger une petite glace, récupérer et envoyer un ou deux mails pendant que le Capitaine boit sa bière … et faire du toboggan et du cheval à bascule…





NB : à l’attention de Little John, nous y avons croisé la route de Jaime’s…




Nous en sommes repartis le lendemain même, vers la côte Nord de l’île… on a d’ailleurs fait un peu de moto sur le bateau… On s’occupe comme on peut !





Puis le miracle s’est accompli… les paysages nous sont redevenus, non familiers, mais plus parlants pour nous… des arbres, la chaîne de montagne qui barre la côte nord de l’île, la Tramontana, en toile de fond, des petits villages au creux de petits vallons donnant sur la mer… bref ! Que du beau pour les yeux… nous avons fait une petite escale dans une caleta pour le déjeuner et la sieste du Pacha puis sommes repartis avec comme objectif, Porto de Soller.




Nous sommes arrivés au coucher du soleil, capitaine, matelot et mousse épuisés.

La suite au prochain épisode…

Lus, relus et/ou en cours :
Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
On a roulé sur la terre, Alexandre Poussin et Sylvain Tesson
Les enfants du large, Olivier et Cécile de La Rochefoucauld
Sept fois le tour du soleil, Nicole Van de Kerchove


vendredi 14 septembre 2012

Minorque - Baie de Mahon


Minorque – Baie de Mahòn
Cala Taulera – lundi 3 septembre 2012

A l’heure où je vous écris, cela fait cinq jours que nous sommes bloqués dans cette petite cala, Cala Taulera, à l’entrée de la baie de Mahòn, attendant que le coup de Nord Ouest passe… La risée max relevée à l’anémomètre : 38 nœuds de vent … (on s’y habitue vite finalement !). Dehors, cela a dû être l’enfer … Cala Taulera est le seul mouillage « forain » possible dans la baie, les autres mouillages mentionnés sur notre guide (qui a 10 ans, certes) ont été transformés en marinas ou en îlots payants ...



Nous ne pouvions pas toutefois nous permettre de rester au port de Mahòn qui est très cher pour notre budget (Avis aux navigateurs : 70 €, un 29 août, eau, électricité et Wi-Fi compris quand même). Malgré une chaleur à vous faire tourner de l’œil et un brouhaha incessant, nous y avons fait nos courses (au Supermercat situé au centre ville, loin du port et en haut d’une butte … merci la poussette), laver un brin quelques affaires sur le pont (entre deux yachts… histoire de faire « tache » !) et utiliser au mieux notre connexion internet (mais la prochaine fois, on fera mieux, on n’est pas encore tout à fait rôdé pour la comm… mais cela va venir, c’est promis !).

Bref, nous étions prêts à tenir le siège et notre refuge a été finalement des plus agréables…

Cala Taulera est située entre Isla del Lazareto et la « presqu’île » de La Mola sur laquelle se trouve le fort du même nom. La cala offre une protection totale contre tout type de vent. Nous sommes mouillés par 3 mètres de fond, 20 mètres de chaîne et rien n’a bronché depuis notre arrivée. Nous aurions aimé profiter des petites plages au fond de la crique mais la météo ne nous l’a pas permis… Le capitaine a fait ses tours sur le pont, quelques épissures mais mousse et matelot sont restés bien chaud dans le bateau… on aurait presque pu tester notre petit SIGMAR (chauffage radiant type Reflex), tellement le contraste de température avec les jours précédents était grand. On est passé de 30° en moyenne dans le bateau à 24°…

Le matelot en a profité pour préparer quelques mails à l’attention de la famille et des amis, continuer ses inventaires, bouquiner (un petit peu…), cuisiner, faire du pain siester et s’occuper du mousse, dont l’activité principale consiste à jouer aux petits voitures. Mais celui-ci a aussi dessiné un circuit avec maman, construit une cabane dans la cabine de papa maman, feuilleté quelques livres, ramassé des escargots lors de notre promenade à terre, fait la vaisselle avec maman, fait la bagarre avec papa (« papa, viens ici, bagahhe ») et regardé aussi quelques dessins animés… Le capitaine, quant à lui, bricole, colle, décolle, range, dérange, re-range … s’est fait quelques Star Wars … a formaté, défragmenté le disque dur de notre petit ordi HP … mais on a perdu Oui-Oui dans la bataille…





Nounours aussi va sur le  pot !!!










Point positif : on a fini par obtenir des fichiers météo, via l’Iridium, de MaxSea chopper et de Navimail (Météo France). Notre escale à terre de la semaine dernière a au moins été profitable pour cela.

Nous sommes allés aussi faire un petit tour sur La Mola, « presqu’île » dont le fort servait à défendre la longue et profonde baie de Mahòn, laquelle, on le comprend, devait constituer un abri naturel extraordinaire … On se serait cru (vite fait quand même, parce qu’il y a des voitures et du monde un peu partout) au temps des « Pihates »…  On a ramassé quelques coquilles vides d’escargots … enfin, presque vides, parce qu’on a retrouvé quelques passagers clandestins le lendemain matin …


















Il nous tarde de reprendre la route… très certainement demain matin, tout droit vers Majorque !